-
Le bateau-musée Art Explora, l’Odyssée culturelle qui brise les frontières
-
Rabat à l’heure des 2èmes Assises des industries culturelles et créatives
-
Troisième Festival national des arts patrimoniaux à El Kelaâ des Sraghna
-
L’initiative "Years of Culture" dévoile le programme d’automne de l’année culturelle "Qatar-Maroc 2024"
"Mon point de départ c'était de parler de ces immigrés reconduits à la frontière, comme Maya dans le film, qui a tout construit à Paris, s'est battue pendant 20 ans pour s'intégrer et est renvoyée à la case départ", explique-t-elle avant la sortie de son film en France cette semaine.
Si l'histoire n'est pas 100% autobiographique, "le personnage principal me ressemble beaucoup", confie Reem Kherici, née en France il y a 30 ans - "je n'ai pas de problème de papiers" - de mère italienne et de père tunisien.
Les rapports avec le père sont "très difficiles" dans le film, "inexistants" dans la vraie vie, concède-t-elle. D'ailleurs, elle a choisi le Maroc pour décor après Paris, plutôt que la Tunisie.
Son parti pris, "placer le personnage principal dans un milieu luxueux, un peu superficiel pour avoir un plus grand décalage avec le retour de Maya au bled", poursuit la jeune réalisatrice qui a convaincu son "idole" Florence Foresti d'accepter un petit rôle ainsi que son compagnon dans la vie, l'humoriste québécois Stéphane Rousseau, le patron de Maya. "Paris à tout prix" raconte l'histoire de cette jeune styliste, qui lutte pour obtenir un emploi stable dans une maison de couture. Caricature de fille de la mode, son univers bascule à l'occasion d'un banal contrôle de police. Expulsée, elle se retrouve en stilettos et valise griffée dans son village, avec dans la tête une tonne de préjugés.
Le film, à l'écriture maîtrisée, devient une sorte de "Diable s'habille en djellabah", dont la fin ne fait aucun doute.
L'actrice-réalisatrice de "Paris à tout prix" a mis beaucoup d'énergie dans son film, et avant pour y arriver.
"Plus de deux ans passés à écrire un scénario que je connaîs de gauche à droite et de bas en haut", une immersion de plus d'un mois dans une famille marocaine pour plus de vraisemblance - donc "sans 3G, Facebook, les terrasses de café avec les potes" - et de nombreux documentaires sur la mode avalés, là aussi par souci de vérité.