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La presse évoque "une fulgurante ascension". Il préfère l'image d'"une montée en puissance". "Je ne parlerais pas d'emballement, mais plus d'une évolution dans le temps", déclare à l'AFP le comédien français, voix posée et sourire amical, 38 ans ce mois-ci. 2015 démarre avec "Loin des hommes", de David Oelhoffen, qui sort mercredi en France. Reda Kateb occupe l'écran face à la star internationale Viggo Mortensen. Le film sortira en Suisse le 21 janvier et en Belgique le 4 février.
Le cinéaste français signe un western crépusculaire dans une Algérie au bord de la guerre d'indépendance. Le film est inspiré d'une nouvelle, "L'hôte", d'Albert Camus, né en Algérie.
La première apparition de Reda Kateb au cinéma, dans un second rôle, ne date que de 2009. Un taulard gitan dans "Un prophète" de Jacques Audiard. "J'ai eu la chance que ce premier film ait été remarqué à Cannes. Il m'a rendu sinon connu, du moins identifiable par beaucoup de gens du métier", dit-il. "Un rythme de travail s'est mis en place, avec des rôles principaux ces deux dernières années". Vu comme ça, tout à l'air simple.
Pourtant, pendant dix ans, Reda Kateb, loin du physique lisse des jeunes premiers, passe sous le radar des réalisateurs.
Après le lycée, le jeune homme né en France d'une famille immigrée d'Algérie, entame des études de lettres avant de se lancer dans le théâtre, sur les traces de son père, l'acteur Malek Kateb, arrivé d'Algérie en 1964 pour monter sur les planches. Son grand-oncle est l'écrivain Kateb Yacine, l'un des auteurs majeurs de la littérature algérienne. "Kateb" signifie "écrivain" et fut donné comme nom aux aïeux de cette famille, des artistes et des poètes qui animaient les fantasias organisées lors de grandes fêtes, explique-t-il.
Pour boucler ses fins de mois, le jeune homme aligne les petits boulots: projectionniste, ouvreur, animateur de goûters pour enfants. Avec le Théâtre du chaos, il se produit dans des prisons, des écoles, des hôpitaux.
"On jouait une pièce, puis on improvisait avec les spectateurs, ça a été ma formation". "C'était l'occasion de plonger dans des réalités très fortes".
Des expériences sur lesquelles l'acteur s'appuie encore pour ses rôles à l'écran. Pour son premier passage derrière la caméra, un court-métrage actuellement en montage, il met en scène et joue avec Philippe Rebbot deux frères animateurs de la halte-garderie du salon du camping-car. Où il a effectivement amusé les enfants il y a quelques années. En 2008, il décroche un rôle secondaire de trafiquant de drogue dans la série à succès de Canal+, "Engrenages". Jacques Audiard le remarque et l'embauche pour "Un prophète". Puis un nouveau rôle sur grand écran, "Qu'un seul tienne et les autres suivront" de Léa Fehner en 2009… Reda Kateb étonne par la sûreté de ses choix alors qu'il a été beaucoup sollicité pour des rôles "stéréotypés". "J'ai la chance de recevoir des bonnes et des mauvaises choses. Je suis content des rôles que j'accepte", dit-il avec un sourire malicieux.