Le Global Trade Update, publié vendredi et basé sur des données jusqu'à début mars, indique en outre que le commerce mondial a commencé l'année 2025 sur des bases stables.
Toutefois, le rapport estime que de nouveaux risques se profilent à l’avenir, notamment des déséquilibres commerciaux, des politiques en évolution et des tensions géopolitiques.
L'écart entre les économies en développement et les économies avancées se creuse. L'Asie et l'Amérique latine restent les principaux moteurs du commerce, mais la croissance s'est ralentie dans de nombreuses économies avancées, relève la même source, notant que le commerce Sud-Sud se maintient, mais les échanges intrarégionaux de l'Afrique se contractent, annulant les gains réalisés.
Les tendances à l'externalisation de proximité (friendshoring et nearshoring) se sont inversées en 2024, les entreprises ne limitant plus leurs échanges à des alliés géopolitiques ou à des régions proches. Au lieu de consolider leurs chaînes d'approvisionnement, les entreprises diversifient désormais leurs réseaux commerciaux dans plusieurs régions afin de réduire les risques, ce qui crée des opportunités mais accroît la complexité, relève le rapport.
La dépendance commerciale évolue également. Des économies telles que la Russie, le Viêt Nam et l'Inde ont renforcé leurs liens commerciaux avec des partenaires spécifiques, tandis que d'autres, comme l'Australie et l'UE, réduisent leur dépendance à l'égard des marchés traditionnels. Le déclin de la concentration des échanges suggère que les petites économies jouent un rôle plus important.
Le document indique aussi qu’en 2024, les déséquilibres commerciaux globaux sont revenus aux niveaux de 2022. Le déficit commercial des États-Unis s'est creusé, l'excédent de la Chine a augmenté, tandis que l'UE est devenue excédentaire en raison de l'évolution des prix de l'énergie.
Les écarts bilatéraux persistent : le déficit entre les États-Unis et la Chine se creuse, l'excédent de l'UE avec la Chine s'accroît et le déficit de l'Inde avec la Russie s'est creusé en raison de l'évolution du commerce de l'énergie. Ces tendances pourraient donner lieu à de nouveaux droits de douane, à des restrictions ou à des réorientations d'investissements, ce qui ajouterait à l'incertitude économique.
Sur le plan sectoriel, la croissance du commerce varie selon les secteurs : l'agroalimentaire, les technologies de la communication et les transports ont progressé, tandis que l'énergie, l'habillement et les industries extractives ont ralenti en raison de l'affaiblissement de la demande et des changements de politique.