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Les chioukhs Izerguyine, à leur tête Hadj Ibrahim Douihi, ont dénoncé les élucubrations desdits initiateurs du communiqué et qui touchent aux symboles sacrés de la nation.
Ils ont dénoncé les écrits parus dans certains journaux qui portent préjudice à la tribu et aux convictions de ses membres et mettent en cause leur fidélité à la Beiâ faite par leurs ancêtres au Trône alaouite. Ils ont déclaré que le communiqué comporte plusieurs allégations qui ne s'appuient sur aucune référence historique, ajoutant que seuls les chioukhs de la tribu sont habilités à la représenter, faire des déclarations en son nom et se référer aux dahirs en leur possession et qui expriment leurs liens avec le Trône et l'attachement des membres de la tribu au Royaume.
Dans un entretien accordé à notre confrère «Le Sahara hebdomadaire», Hadj Brahim Douihi, ancien résistant, membre du Corcas et mémoire vivante des évènements au Sahara, déclare, à propos des accords de 1916, avec l'Espagne, cités par le communiqué, concernant la ville de Tarfaya: «La ville de Tarfaya était construite par les Anglais, au 18ème siècle, sous la couverture d'une société commerciale et après qu'ils avaient hissé leur drapeau, les citoyens, notables et membres de la tribu se sont soulevés contre ce fait et après de rudes négociations, ils ont accepté de se retirer non sans imposer des conditions difficiles pour le royaume du Maroc dont le paiement d'importantes sommes en dédommagement des frais engagés pour la construction de bâtiments. Le Sultan Hassan 1er avait accepté de payer ces montants après d'âpres discussions. Après le départ des Anglais, des éléments de l'Armée marocaine sont venus défendre la ville et s'y installer. C'est donc l'Etat marocain qui avait payé aux Anglais ce qu'ils avaient exigé et non la tribu comme le prétend le communiqué. Quant aux accords de 1916, ils étaient conclus sur instruction du Sultan Abdelhafid pour empêcher que la ville soit occupée par la France qui cherchait à établir un pont avec ses colonies au Sénégal et en Mauritanie. Instructions avaient été données aux tribus et Zaouias pour faciliter l'entrée de l'Espagne, toutefois, à deux conditions: leur attachement au Royaume et le retrait de l'Espagne de Tarfaya, sitôt que la France se retire des villes sous son protectorat.
L'Espagne avait accepté ces conditions. Les gens faisaient allégeance au Calife du Roi qui leur transmettait les dahirs envoyés par le palais royal concernant les nominations des cadis, caïds ou interprètes que ce soit à Tarfaya, Laâyoune ou Dakhla et ce jusqu'en 1935. En 1958, lorsque la France et l'Espagne avaient signé des accords d'alliance, les négociations étaient menées par le Roi Mohamed V ou par son représentant et non par les tribus. Ce qui dément toutes les allégations que le communiqué tend à faire croire, en prétendant notamment que la tribu Izerguyine était signataire d'accords avec l'Espagne.
Le communiqué avait aussi prétendu qu'il y avait eu un partage des terres entre les tribus. Hadj Ibrahim Douihi a précisé qu'il n'y a jamais eu de partage de territoire entre les tribus sahraouies dont l'espace commence à partir de Bouizakarne pour s'étendre jusqu'à Lagouira.
Les initiateurs du communiqué avaient menacé de retirer les dahirs déposés au Tribunal international de la Haye si jamais leurs revendications n’étaient pas satisfaites, dont l'attribution de postes de gouverneur et caïd à certains d'entre eux. Hadj Ibrahim déclare avoir contribué à la collecte de ces dahirs, dans le cadre d'une commission ayant demandé à toutes les tribus les dahirs qu'elles détenaient. Ces dahirs manuscrits étaient destinés à des individus et non à des tribus. Ils demeurent propriété de celui qui les avait écrits de sa propre main.
Un quotidien de la place avait établi le lien entre la publication du communiqué et la toute récente nomination du gouverneur de Tarfaya, poste que l'un des initiateurs du communiqué espérait occuper.
A cela, Hadj Ibrahim répond que les nominations sont et ont toujours été une décision Royale qu'aucune famille ou tribu ne doit discuter.
A noter que les déclarations de Douihi ont été faites après une rencontre avec le wali, au cours de laquelle les notables Izerguyine ont désavoué le contenu du communiqué.