-
Driss Lachguar reçoit les dirigeants des partis de Palestine, du Koweït et de Libye
-
La portée stratégique de la régionalisation avancée exige une implication accrue de tous les acteurs dans le processus de concertation et de dialogue constructif
-
La Chambre des représentants et le Haut Conseil d'Etat libyens s'accordent sur la phase préliminaire des échéances électorales
-
Crise libyenne : Nasser Bourita souligne la nécessité impérieuse de s'imprégner de l'"esprit de Skhirat"
-
Libération de quatre ressortissants français retenus à Ouagadougou depuis décembre 2023 suite à la médiation de SM le Roi
Dernier exemple en date, les réactions en cascade –spontanées et/ou suscitées- provoquées par la déclaration de l’islamiste Abdelilah Benkirane à la séance d’ouverture du congrès du Mouvement populaire. En affirmant que seuls 4 partis pouvaient prétendre à la légitimité, le leader du PJD a mis le feu aux poudres. Embouteillage sur le fil de la MAP de communiqués d’indignation et de protestation de quelques formations politiques de la place, du Mouvement populaire au Parti Authenticité et Modernité en passant par le Rassemblement national des indépendants et l’Union Constitutionnelle. Le PJD est cloué au pilori. Eradicateur, exclusiviste, dangereux, les adjectifs pleuvent et des accusations lourdes sont proférées. Benkirane a bien tenté de se défendre en expliquant le fond de sa pensée. « J’ai dit qu’il était nécessaire de réduire le nombre des partis politiques pour mettre fin au phénomène de la balkanisation de la scène partisane. Les partis qui doivent persister doivent être ceux issus du peuple », a-t-il affirmé à nos confrères d’Aujourd’hui le Maroc.
Mais rien n’y fait. La polémique s’est installée allant jusqu’à tracer une sorte de ligne de démarcation entre ceux qui disent défendre le projet « démocratique et moderniste » et les autres, c'est-à-dire ceux incarnés par le PJD, forcément porteurs d’idées contraires au projet de société du pays. « Le manichéisme a gagné la politique. D’un côté, il y a les bons, autrement dit les démocrates et partisans de la démocratie, et de l’autre les méchants, c'est-à-dire les obscurantistes. Ce qui ne procède pas exactement de la clarification politique», soupire ce militant de gauche qui refuse de céder à la pression de la condamnation précipitée.
Benkirane, « Monsieur gaffe » de la politique marocaine ? Probablement surtout si on observe que des partis comme l’Istiqlal, l’USFP, le PSU, le PS… n’ont pas (encore) jugé utile de réagir, mettant la déclaration du patron des islamistes du Parlement sur le compte de l’une de ses énièmes gaffes.
Fièvre sous la coupole
du Parlement
Sous la coupole aussi, la fièvre est montée d’un cran. A la Chambre des conseillers, le ton est à la virulence et plus que jamais les conseillers du PAM, menés par Hakim Benchemass, jouent la carte de l’opposition, empêcheurs de tourner en rond de Abbas El Fassi et sa majorité. Les « droits d’informer » (ihata iilma) deviennent des tribunes dont les députés et conseillers usent et abusent car diffusées en direct. La suspension de séance demandée récemment par le chef du groupe parlementaire RNI-UC, Driss Radi (et accordée par le président Biadillah) en guise de protestation contre « les positions anti-Sahara de l’AMDH » a suscité des réactions d’indignation. Et une seule et unique réaction politique signée de la conseillère élue sous les couleurs de l’UMT, qui s’est inquiétée de ce dangereux précédent ».
Mardi 15 juin, en pleine séance de questions orales, la sortie-réquisitoire d’un conseiller de l’USFP contre la gouvernance de la Chambre haute est venue remettre au goût du jour les tensions entre socialistes et Pamistes. En pointant « le contrôle des rouages de la deuxième Chambre au profit d’un seul parti », le parlementaire usfpéiste Omar Morou ressuscite une nouvelle forme de joute oratoire.
A l’horizon des partis, il n’y a plus que les législatives de 2012. Un rendez-vous encore lointain mais qui a commencé à agiter les états-majors. Le bilan du gouvernement d’Abbas El Fassi ne semble pour l’heure intéresser aucune composante de la majorité, si ce n’est l’Istiqlal. Et déjà, des partis de la majorité, notamment le RNI de Mezouar, prennent leur distance. « Tant et si bien que l’on se demande qui défendra le bilan de cet Exécutif … » conclut avec amertume cet Istiqlalien.