Rapport Thomas More sur la sécurité durable dans le Maghreb : L’indépendance du Sahara ou l’édification d’une zone grise de tous les trafics


Narjis Rerhaye
Mardi 6 Avril 2010

«L’Union européenne doit soutenir la proposition marocaine {NDLR : d’autonomie élargie au Sahara) qui semble aujourd’hui la seule option réaliste de sortie de crise. Cette issue n’est envisageable que sur la base du plan marocain élargi afin de répondre à toutes les dimensions du conflit ». C’est là l’une des principales recommandations du rapport de l’Institut Thomas More relatif à la sécurité durable au Maghreb.
Pour les auteurs de ce rapport, rendu public demain mercredi 7 avril à Bruxelles, la proposition d’autonomie élargie faite par le Maroc doit être considérée « comme une base tangible de négociation qui s’inscrit en outre dans la démarche plus générale de régionalisation et de démocratisation du pays ». « Seule une solution politique négociée, englobant l’ensemble des problématiques liées au conflit {NDLR : du Sahara] et dans laquelle aucun acteur ne perdrait la face semble à même de débloquer la situation. La proposition marocaine d’un plan d’autonomie pour la région du Sahara occidental, présentée au secrétaire général de l’ONU en 2007 est à ce titre une alternative crédible au gel des propositions de principes », notent les experts à l’origine de ce rapport publié sous le titre « Pour une sécurité durable au Maghreb : une chance pour la région, un engagement pour l’Union européenne.
Ce think-tank européen, établi à Bruxelles au cœur de l’Europe politique et qui se présente volontiers comme un laboratoire d’idées et de propositions neuves et opératoires, ne cache pas ses doutes quant à l’édification d’un Etat-fantôme que serait la RASD. « Personne ne peut dire aujourd’hui si l’indépendance du Sahara occidental constituerait une option viable, si ce territoire ne risquerait pas de se transformer en zone grise propice à tous les trafics, à la prolifération du terrorisme et in fine à la déstabilisation de la région ». Et de rappeler que le porte-parole du département d’Etat américain avait déclaré en 2008 qu’un Etat sahraoui indépendant ne pouvait être considéré comme « une option réaliste » alors que l’ancien représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter Van Walsum, avait estimé qu’une telle indépendance d’un micro-Etat n’était pas « un objectif accessible ».
Le rapport de ce centre de recherche et d’expertise, un relais d’influence aussi, va jusqu’au bout de son analyse : le dossier du Sahara rend impossible l’intégration maghrébine, limite les investissements étrangers et entretient une atmosphère de suspicion et de défiance entre les acteurs.


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