"La récupération des corps est achevée. Les corps des employés, calcinés ou démembrés pour beaucoup d'entre eux, ont été extraits après le bombardement de l'usine ce matin", a dit à Reuters Issa Ahmed, qui habite dans le voisinage de l'usine.
Le porte-parole de la coalition, le général saoudien Ahmed Asseri, a affirmé que l'usine visée servait en réalité à la fabrication d'engins explosifs et à la formation d'immigrés africains forcés de combattre aux côtés des insurgés houthis.
"Ce n'était pas une usine d'embouteillage, nous avons eu des informations très précises sur sa véritable nature et nous l'avons attaquée", a-t-il dit.
Un autre raid aérien a fait quatre morts, des civils, près d'une base militaire dans le sud de la capitale, Sanaa.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une bombe de forte puissance a explosé près de l'ambassade des Etats-Unis à Sanaa, fermée depuis février, sans faire de victimes. A Aden, le grand port du Sud, des hommes armés ont abattu un haut responsable de la sécurité, le colonel Abdul Hakim Snaidi.
Les rebelles chiites houthis se sont emparés en septembre dernier de Sanaa. Ils ont ensuite progressé jusqu'à Aden, entraînant la fuite à Ryad du président Abd Rabbou Mansour Hadi et l'intervention de la coalition arabe.
Avec l'appui aérien de la coalition, les forces fidèles au gouvernement en exil ont repris Aden le mois dernier et continuent de progresser vers le Nord.
Vendredi dernier, une série de frappes aériennes a fait 65 morts, en majorité des civils, à Taëz, dans le centre du pays.
Plus de 4.300 personnes ont été tuées depuis le début de l'offensive de la coalition fin mars. Un hôpital de la capitale yéménite Sanaa, qui traite des centaines d'enfants et de femmes enceintes, pourrait être contraint de fermer en raison de pénuries de carburant et de médicaments, a affirmé lundi l'organisation humanitaire Save the Children.
La coalition dirigée par l'Arabie Saoudite apporte un soutien, notamment aérien, aux forces pro-gouvernementales et a imposé un blocus naval au Yémen, entraînant des pénuries de vivres, de carburant et de médicaments.
Dans son communiqué, Save the Children dénonce ce "blocus de fait" qui met en difficulté l'hôpital Al Sabeen, menacé de "fermeture imminente".
En cas d'arrêt d'activité, "le nombre de personnes qui meurent sera bien plus important que celui de ceux tués par les bombes et les combats", a averti M. Al Bahri.
Selon Save the Children, plus de 15 millions de personnes n'ont pas d'accès normal aux soins médicaux de base au Yémen, soit une augmentation de 40% par rapport à mars.
Par ailleurs, plus d'un demi-million d'enfants devraient souffrir de malnutrition sévère cette année.