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Sous de multiples bannières, différentes les unes des autres, des hommes, des femmes et parfois même des enfants ont d’abord observé un sit-in de plusieurs heures avant d’entamer une marche sur l’avenue Mohammed V, jusqu’à la gare de Rabat-ville. A 13 heures, la marche s’ébranlait toujours.
Et même si les jeunes, fondateurs du mouvement «Liberté et démocratie maintenant», à l’origine de cette mobilisation, ont lancé, samedi 19 février un appel à l’annulation de la marche 20 février, la manifestation au nom des réformes et pour la dignité a bel et bien eu lieu à Rabat. Une manifestation pacifique, sous l’œil attentif des responsables sécuritaires et des forces de l’ordre. A l’heure où nous mettions sous presse, aucun dérapage n’avait été signalé.
Les initiateurs du mouvement du 20 février ont craint l’instrumentalisation et la récupération radicale de leur initiative. Il faut bien l’admettre : très vite, des mouvements politiques se sont greffés aux revendications de «Liberté et démocratie maintenant». La gauche radicale –essentiellement Annahj Addimokrati, le PADS, le PS-, des associations de défense des droits humains (AMDH…), des syndicats (CDT, ODT), des figures du PSU, la jeunesse d’Al Adl Oua Al Ihssane, le mouvement amazigh ont en effet appelé leurs troupes à manifester ce dimanche 20 février pour la mise en œuvre de réformes politiques, constitutionnelles, économiques et sociales.
Depuis jeudi soir, les communiqués de partis politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition tombent sur le fil de l’agence Maghreb Arabe Presse pour exprimer la non participation et non adhésion de ces derniers à la marche de ce 20 février née grâce aux réseaux sociaux et à facebook. Ce qui n’a pas empêché des militants du PPS menés par Said Saadi, membre du bureau politique du parti des anciens communistes et candidat malheureux au leadership du parti, de manifester ce dimanche à Bab Al Had. Exactement comme Mustapha Ramid, membre dirigeant du PJD, une formation qui a déclaré être non «concernée par cette manifestation» et qui a lui aussi marché à Rabat ce 20 février.
Du logement à l’emploi, du droit à l’enseignement en passant par celui à la santé, de l’amazighité à la dignité, les slogans étaient foison et les manifestants unanimes à s’élever contre la corruption, l’injustice et l’économie de rente. Le gouvernement d’Abbas Al Fassi était au cœur de toutes les contestations. «Nous ne voulons plus de ce gouvernement. Il doit partir. Nous sommes pour le changement afin que nos problèmes sociaux et économiques soient réglés», déclare un groupe de jeunes brandissant des pancartes dénonçant pêle-mêle «hogra et marginalisation».
«Unifions les slogans!»
Des slogans parfois improbables et qui donnent à écouter le talent des organisateurs. «Bouazizi nous a envoyé un message de Carthage!» pouvait-on entendre. Des invités surprise aussi pour dire que le combat continue : les noms de Mehdi Ben Barka et de Saida Menebehi ont été scandés par les plus nostalgiques.
Ce dimanche 20 février, ceux et celles qui ont répondu à l’appel à manifester avaient, chacun chacune, ses raisons. Entre la revendication d’une constitution démocratique, la pleine reconnaissance de l’amazighité ou encore la libération des détenus islamistes, du groupe des six politiques du réseau Belliraj, l’emploi des jeunes et l’amélioration des conditions de vie, il n’y avait pas vraiment de dénominateur commun entre tous les manifestants, sinon celui de la dignité. «Unifions les slogans», n’avaient d’ailleurs de cesse de répéter des chefs de file de la marche. Les caméras des télévisions espagnoles et françaises ont largement suivi la marche de Rabat. Une marche pacifique, organisée et profondément différente de celles de Tunis, Le Caire, Sanaa, Manama et Belghazi. Dans la foule, on pouvait lire sur une pancarte brandie par des jeunes «Roi, nous t’aimons et voici nos revendications». Pas sûr que ces caméras ou que les analystes du dimanche qui se bousculent sur les plateaux des télévisions françaises l’aient retenu.