Jusqu'ici, un seul club avait réussi à placer trois de ses joueurs sur le podium du Ballon d'Or: le grand AC Milan d'Arrigo Sacchi en 1988 (Van Basten, Gullit, Rijkaard) et 1989 (Van Basten, Baresi, Rijkaard).
En plus de ce rarissime triplé de finalistes, le Barça pourrait s'offrir un beau doublé le 10 janvier à Zurich puisque son entraîneur Pep Guardiola est nommé pour le trophée récompensant le meilleur technicien face à José Mourinho (Inter Milan puis Real Madrid) et Vicente del Bosque (équipe d'Espagne).
Et dire que les votes (plus de 150 journalistes internationaux plus les sélectionneurs et capitaines des 208 sélections affiliées à la Fifa) ont été arrêtés le 16 novembre, deux semaines avant l'immense démonstration du Barça dans le "Clasico" face au Real Madrid (5-0)...
"Je suis fier de faire partie des trois finalistes du Ballon d'Or, mais je le suis encore plus d'être aux côtés de Xavi et de Leo (Messi)", a écrit Iniesta sur sa page Facebook, évoquant "une merveilleuse récompense pour la formation", les trois joueurs sortant de La Masia, le centre de formation du club blaugrana.
"Heureux Barça !", s'est exclamé Jean-Pierre Papin, Ballon d'Or 1991, lors de la conférence de presse de présentation des finalistes lundi à Paris.
"Ils écrasent le football avec le Barça. La façon de jouer de Barcelone depuis le début de saison a sans doute marqué les esprits", a de son côté estimé Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa, devenue cette année partenaire de France Football pour l'attribution du trophée.
Effectivement impressionnants avec Barcelone, les trois derniers prétendants devraient en fait être départagés par leurs performances lors du Mondial. Xavi et Iniesta sont ainsi devenus champions du monde avec l'Espagne en Afrique du Sud, ce qui est souvent déterminant dans l'obtention du trophée (Zidane en 1998, Ronaldo en 2002, Cannavaro en 2006).
Iniesta, auteur du but vainqueur en finale (1-0 contre les Pays-Bas a.p.), fait donc figure de grand favori pour ce 55e Ballon d'Or, Xavi ayant été un peu moins en vue en Afrique du Sud.
Dimanche, le grand quotidien sportif italien Gazzetta dello Sport avait d'ailleurs déjà annoncé, avançant des fuites, qu'Iniesta serait sacré devant Xavi et Messi.
Tenant du titre (et même des deux titres ayant fusionné, Ballon d'Or et Trophée du meilleur joueur Fifa), l'Argentin a de son côté vécu un Mondial paradoxal.
S'il a été le meilleur joueur de l'Albiceleste, éliminée dès les quarts de finale par l'Allemagne, il n'a pas marqué le moindre but dans le tournoi alors qu'il les enchaîne avec le Barça (déjà 19 toutes compétitions confondues depuis le début de saison).
Mais le passage de 23 à 3 joueurs de la liste des prétendants a également déjà révélé un grand perdant: le Néerlandais de l'Inter Milan Wesley Sneijder.
En club, il a plus gagné la saison dernière que les trois Barcelonais (championnat et Coupe d'Italie, Ligue des champions) et au Mondial, ses cinq buts ont contribué à porter les +Oranje+ jusqu'en finale.
Mais il paye probablement son début de saison poussif, à l'image de celui de son club.
"C'est absurde. Wesley est un joueur fantastique et si nous avons fait le triplé la saison dernière, c'est aussi grâce à lui", a pourtant réagi son capitaine à l'Inter, l'Argentin Javier Zanetti.