Professionnalisme ou pas, les vieux réflexes comme les vielles habitudes ont la vie dure. Et ce ne sont pas les arbitres de notre football national, traités de tous les noms, qui diraient le contraire. Le moindre incident, la moindre bévue ou la moindre erreur d’appréciation de la part des hommes en noir et souvent maintenant en couleurs, prend une dimension exécrable et déclenche des scandales qui parfois tournent à la violence et au vandalisme. L’erreur est humaine, c’est connu, et les fautes d’arbitrage ne sont pas propres à nos referees. Dans tous les championnats du monde, les arbitres commettent de temps à autre des bourdes que public et joueurs condamnent certes, mais n’en font pas tout un fromage. Cependant, les dirigeants de nos clubs cherchent souvent à dissimuler leur mauvaise gestion en incriminant les erreurs d’arbitrage. Après une défaite ou un échec, on tente d’accuser l’arbitrage. Et c’est parti pour une campagne, la presse aidant contre l’arbitre. Il faut dire qu’il y a les grands et les petits clubs. Les premiers bénéficient d’une grande médiatisation à ce sujet. Quand ils crient à l’injustice, il y a des échos partout. Mais lorsqu’un petit club se trouve victime d’une décision arbitrale ou d’injustices plus flagrantes, on en parle à peine en une phrase ou un mot.
Il est certain que lors du dernier derby entre le Raja et le WAC comptant pour les demi-finales de la Coupe du Trône, l’arbitre a raté le coche. En effet, le penalty sifflé au profit du Raja prête à polémique tout comme le deuxième but. Grâce au ralenti et aux moult répétitions, on devait être en mesure de déceler la position douteuse de Bourazouk. Mais ce n’est pas une raison pour que quelque responsable, si responsable soit-il et quelque coach si coach il y a, y voient conspiration et complot, volonté manifeste de porter préjudice, voire même la fin du monde, et appellent par là à ce qu’on condamne à la potence l’arbitre et dans la foulée, la commission d’arbitrage et la Fédération coupables de tous les maux, les torts et travers. Et ce ne sont certainement pas ces comportements qui feront émanciper notre football.