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Et à la 30e minute, Pogba resta immobile, le buste droit, hochant la tête de haut en bas. Manifestation d'une satisfaction contenue mais intense. Il venait d'expédier de 30 mètres une grosse frappe qui avait poussé à la faute de main Maarten Stekelenburg, impuissant face à ce ballon flottant arrivé trop vite.
"Oooh" venait de murmurer l'Amsterdam Arena, mi-résignée, mi-impressionnée, tandis que les joueurs de l'équipe de France venaient enlacer le héros du soir.
Pas d'effusion, juste une communion autour du copain qu'ils se sont évertués, pour la plupart, à défendre ces derniers jours, alors que Pogba, l'homme qui vaut 105 millions d'euros depuis son transfert cet été de la Juventus à Manchester United, entretenait plus que jamais le débat sur ses hauts et, surtout, ses bas.
A tel point que même Didier Deschamps avait semblé quelque peu perdre patience après la victoire contre la Bulgarie (4-1) vendredi. "Il peut et il doit mieux faire", avait lâché le technicien français. C'est désormais chose faite: "Il a fait beaucoup mieux, notait-il lundi. Dans l'organisation, la récupération, c'est plus conforme à ce qu'il est capable de faire".
Antoine Griezmann, lui, assurait que son coéquipier avait "besoin d'affection des journalistes". Après la rencontre, il le voyait l'obtenir enfin: "Demain (lundi), il va faire la Une de tous les journaux. On espère qu'il va avoir la confiance des journalistes, qu'on le pousse un peu vers l'avant".
De l'affection, "la pioche" en a en tout cas reçu de la part de ses partenaires. Et sûrement de Deschamps aussi, qui l'a lancé il y a trois ans et demi. Sa 42e sélection, couronnée d'un important 7e but sur la route des qualifications pour le Mondial-2018, a été l'une des plus abouties.
Il a pris son temps pour entrer dans le match et il a fallu une belle louche à une touche de balle, qui a trouvé Griezmann (20e), pour que la confiance le gagne. Celle qui émane généralement d'un premier geste technique réussi et qui engendre les suivants, comme deux minutes plus tard, lorsqu'il s'est extirpé de Kevin Strootman, malgré plusieurs petites fautes, sans que l'arbitre ne lui laisse l'avantage.
Sa montée en puissance était effective et son but en a été la preuve éclatante. Sans en faire trop, Pogba s'est ensuite attaché à faire juste et il le fit très bien, comme sur cette longue ouverture axiale - de plus en plus une de ses spécialités - que Kévin Gameiro aurait pu convertir avec un peu plus de spontanéité (55e).
Impérial dans les airs, il fut même tout près de réussir un doublé avec ce coup de tête un poil trop centré sur le gardien, après un corner de Dimitri Payet (66e). Quant à sa tâche défensive, bien aidé par un Blaise Matuidi retrouvé, il l'a accomplie solidement, sans perdre ses nerfs malgré un léger accrochage avec Strootman qui lui a quand même valu un avertissement (78e).
S'il n'avait pas vraiment le droit de décevoir une fois de plus, car cela aurait ressemblé à la fois de trop, Pogba vient rappeler, trois mois après un Euro particulièrement décevant au regard des attentes qu'il avait suscitées, à quel point il est indiscutable quand il évolue à ce niveau.
Ne lui en déplaise... "On dirait parfois qu'on joue pour l'équipe Pogba, mais il n'y a pas d'équipe Pogba. Si l'équipe fait un bon match, je fais un bon match. Si c'est un mauvais match, je fais un mauvais match. On ne va pas commencer à parler des prestations individuelles", balayait-il après sa performance.
Alors qu'il vient d'ouvrir une voie royale aux Bleus sur la route de la Russie, Pogba, encore "sur courant alternatif" selon Deschamps, devra dorénavant montrer de la constance dans l'excellence. C'est beaucoup demander à un seul joueur, mais au vu du talent de celui-ci, l'équipe de France est en droit de l'attendre.