-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
-
Trêve au Liban. Frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah
-
En Syrie, des rebelles prennent la majeure partie d'Alep
-
La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone euro
-
"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
Le président du Conseil de sécurité et de la paix de l'UA Bruno Nongoma Zidouemba a déclaré que le Conseil a donné six mois à Antananarivo pour organiser des élections. Si le gouvernement ne se plie pas à cette injonction, l'UA envisagera alors d'imposer des sanctions contre les dirigeants malgaches.
Isolé après presque deux mois de bras de fer avec l'opposant Andry Rajoelina, le président malgache Marc Ravalomanana a annoncé mardi la dissolution de son gouvernement et le transfert du pouvoir à un "directoire militaire".
Dans le même temps, le maire destitué d'Antananarivo, qui s'est autoproclamé président ce week-end, affirmait avoir été nommé à la tête d'une "haute autorité de la transition" par les partis d'opposition, avec l'appui de l'armée. Les observateurs s'interrogent, néanmoins, sur sa capacité à le conserver et sur le risque d'une persistance de l'instabilité dans l'île de l'océan Indien.
Rajoelina, 34 ans, a moins de deux ans d'expérience politique réelle. Le soulèvement dont il avait pris la tête à Antananarivo, la capitale, a obligé Marc Ravalomanana à quitter la présidence une fois qu'une grande partie de l'armée s'est retournée contre lui.
Devenu vulnérable à force de traiter par le dédain l'armée et les élites du pays, Ravalomanana n'avait guère amélioré en outre les conditions de vie des 20 millions d'habitants de Madagascar, l'un des pays les pauvres du monde. Si l'impopularité de son prédécesseur était évidente, on s'interroge aussi sur les chances de Rajoelina à moyen terme. Il a pris les rênes du pays de façon analogue à Ravalomanana en profitant de sa qualité de maire pour mobiliser la population de la capitale, centre du pouvoir politique et économique.
Nul ne sait toutefois si le reste des habitants le soutient dans une "Grande Île" où les communications et les transports sont souvent sommaires. Certains analystes jugent possible que les régions reculées du pays ne soient pas encore informées des derniers événements.
La question centrale est de savoir si Rajoelina est en mesure de triompher de la pauvreté, cause première de la chute de Ravalomanana dans l'opinion. S'il n'y parvient pas, il pourrait très vite se trouver en butte à un mouvement populaire du même type que celui qui l'a porté au pouvoir. "Le risque existe de voir se poser exactement les mêmes problèmes dans six mois ou un an", note Edward George, expert auprès de l'Economist Intelligence Unit (EIU) à Londres. "Sa position est très faible, car après tout c'est un jeune type sans grande expérience politique. Il n'a pas vraiment de parti derrière lui", dit pour sa part Stephen Ellis, spécialiste de Madagascar et professeur de sciences politiques à l'Université libre d'Amsterdam.
"Il n'a pas de base politique autonome, sinon la foule urbaine d'Antananarivo, qui à mon avis ne mène pas très loin."
Le conflit intérieur, qui s'est soldé par 135 morts, a beaucoup affaibli une économie déjà frappée par la crise économique mondiale, laquelle a exacerbé la pauvreté.
Les efforts de mise en valeur de la flore et de la faune entrepris pour attirer des touristes à Madagascar sont réduits à peu de chose et il est probable que le secteur touristique connaisse une période sombre.
Selon Edward George, il pourrait enregistrer une baisse de 90% cette année. Avant même les troubles, des entreprises internationales ont donné un coup de frein à des investissements majeurs qui étaient considérés comme l'espoir le plus sérieux de relance économique.