Pyongyang promet d'accélérer ses programmes militaires

Séoul confirme des traces de gaz radioactif liées au dernier essai nucléaire


Jeudi 14 Septembre 2017

La Corée du Nord a promis mercredi de donner un coup d'accélérateur à ses programmes militaires interdits en réponse aux sanctions "maléfiques" imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU après son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour.
Le site spécialisé 38 North de l'Université Johns Hopkins de Washington a annoncé qu'il révisait à la hausse sa précédente estimation de la puissance de l'engin testé le 3 septembre, une bombe H suffisamment petite pour être montée sur un missile selon les dires de Pyongyang. D'après les experts de 38 North, l'énergie dégagée était d'"environ 250 kilotonnes", soit 16 fois la puissance de la bombe qui a rasé Hiroshima en 1945.
L'essai nucléaire, qui a provoqué un déluge de condamnations, succédait aux tirs par Pyongyang de deux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ayant semblé mettre à sa portée une bonne partie du continent américain.
Le Conseil de sécurité a infligé à l'unanimité lundi à la Corée du Nord une huitième volée de sanctions pour tenter de la convaincre de renoncer à ses programmes balistique et nucléaire interdits.
Le texte prévoit notamment un embargo sur les exportations de gaz vers la Corée du Nord, une limitation des exportations de pétrole et de produits raffinés ainsi que l'interdiction des exportations nord-coréennes de textile. Ce n'est, a prévenu le président américain Donald Trump, que le prélude à des mesures plus fortes.
Pour s'assurer du soutien de la Russie et de la Chine lors du vote, Washington a dû revoir à la baisse ses prétentions et limiter les sanctions prévues. Le nouveau texte a été adopté à peine plus d'un mois après un précédent train de mesures visant à priver Pyongyang d'un tiers de ses recettes d'exportation, soit un milliard de dollars annuels. Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a condamné les sanctions "dans les termes les plus forts", estimant qu'il s'agissait d'un "blocus économique à part entière" imposé à l'instigation de Washington et visant à "étouffer" le peuple et le gouvernement nord-coréens.
Il s'agit d'une résolution "illégale et maléfique pilotée par les Etats-Unis", a dit le ministère dans un communiqué publié par l'agence officielle KCNA.
"La RPDC (République populaire et démocratique de Corée, nom officiel du régime) redoublera d'efforts pour augmenter sa force afin de protéger la souveraineté du pays et son droit à l'existence".
A Séoul, le ministère de l'Unification a toutefois estimé qu'il s'agissait d'une réaction à minima du Nord, "sa réponse la plus modérée à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU".
En réaction au dernier essai nucléaire nord-coréen, Séoul avait mené son premier exercice à munitions réelles utilisant des missiles Taurus à longue portée. Ces engins air/sol de fabrication allemande sont capables de frappes de précision sur des cibles nord-coréennes même lorsqu'ils sont tirés depuis le centre de la Corée du Sud, d'après le ministère sud-coréen de la Défense.
Par ailleurs, Séoul  a annoncé mercredi avoir détecté des traces de xénon, un gaz radioactif, en lien avec le dernier essai nucléaire de la Corée du Nord, mais ne peut confirmer l'essai d'une bombe hydrogène comme le revendique Pyongyang.
La Corée du Nord a procédé le 3 septembre à un sixième essai nucléaire d'une puissance sans précédent, déclenchant l'adoption mardi de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui suspendent les exportations textiles et limitent l'approvisionnement en pétrole du pays.
Les détecteurs de la commission sud-coréenne de sécurité et de sûreté nucléaire ont décelé des traces de xénon dans le nord-est de la Corée du Sud. Des détecteurs mobiles ont en outre trouvé des traces de l'isotope à quatre reprises sur la côte est du pays.
"Il était difficile de déterminer la puissance de l'essai nucléaire avec la quantité de xénon détecté, mais nous pouvons affirmer que le xénon venait de Corée du Nord", a déclaré le commissaire exécutif Choi Jongbae, lors d'une conférence de presse à Séoul.
Le gaz incolore existe à l'état de traces dans l'atmosphère, mais l'isotope détecté par Séoul, le xénon-133, est lui issu de manipulations et a été par le passé attribué au régime nord-coréen.
La commission sud-coréenne a en outre assuré que les traces de gaz détectées n'affectaient en rien l'environnement ni la population sud-coréenne.


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