Cette évaluation, évoquée sous le sceau de l'anonymat, souligne la menace grandissante que représentent pour Washington les programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang, menace qui pourrait inciter un peu plus l'administration Trump à agir.
La Corée du Nord a confirmé samedi avoir mené avec succès un nouvel essai de missile intercontinental (ICBM), qui, dit-elle, a prouvé sa capacité à frapper le territoire américain.
Le numéro un nord-coréen, Kim Jong-un, a assisté au tir de missile vendredi en fin de journée, et a parlé d'un "sérieux avertissement" lancé aux Etats-Unis, qui ne seront pas à l'abri de la destruction s'ils cherchent à attaquer la Corée du Nord, a écrit l'agence de presse officielle KCNA.
Ce missile, le Hwasong-14 (d'après le mot coréen pour "Mars"), a atteint l'altitude de 3.724,9 km et a parcouru 998 km avant de plonger dans les eaux de la mer du Japon, selon KCNA.
Toutefois, ont déclaré lundi deux responsables américains des renseignements sous le sceau de l'anonymat, Kim Jong-un veut doter son pays de missiles intercontinentaux à capacité nucléaire pour dissuader de toute attaque contre la Corée du Nord et pour gagner en légitimité internationale, et non pour lancer une attaque contre les Etats-Unis ou ses alliés, dont il sait bien qu'elle serait suicidaire.
Le porte-parole du Pentagone Jeff Davis a déclaré lors d'un point de presse que le missile testé vendredi soir pouvait parcourir au moins 5.500 km, portée minimum pour ce que le Pentagone considère comme un ICBM.
Les deux responsables américains qui ont évoqué le dernier essai en date, lequel a duré dans les 45 minutes, ont estimé qu'il avait une portée supérieure au missile ICBM testé le 4 juillet, dont le vol, selon Pyongyang, avait duré 39 minutes.
L'un des responsables a noté que le missile de vendredi avait atteint une altitude supérieure, avait une portée et une puissance plus grandes que lors des tests antérieurs parce qu'il était doté de moteurs-fusée stabilisateurs, qui contrent les effets des vents et d'autres forces.
De son côté, la chaîne américaine CNN, qui cite un responsable américain de la défense, a rapporté qu'un niveau "très inhabituel et sans précédent" d'activité avait été signalé parmi les sous-marins de la Corée du Nord, en plus du troisième essai d'éjection d'un missile balistique lancé par sous-marin (SLBM) effectué dimanche dernier.
Ce troisième essai a été réalisé au chantier naval de Sinpo, dans la province Hamgyong du Sud, a dit le responsable américain de la défense à CNN. Les Nord-Coréens ont déjà effectué des essais de missiles SLBM à Sinpo, ville portuaire de la côte est du pays.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont testé avec succès l'interception d'un missile balistique à portée intermédiaire, dans un contexte de crise avec la Corée du Nord qui a tiré vendredi un engin intercontinental et affirme pouvoir atteindre désormais le territoire américain.
Le président américain Donald Trump avait prévenu samedi qu'il ne permettrait plus à la Chine de "ne rien faire" face à la Corée du Nord, qui a surenchéri dimanche en assurant qu'elle riposterait en cas de provocations militaires de Washington.