Ces discussions ont été proposées cette semaine par le président sud-coréen Moon Jae-in en réponse à une offre de dialogue du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, et rendues possibles par la décision de la Corée du Sud et des Etats-Unis de repousser des exercices militaires conjoints prévus dans les prochaines semaines.
Le dialogue s'ouvrira mardi à Panmunjom, village frontalier où a été signé l’accord de cessez-le-feu à la fin de la guerre de Corée, en 1953.
Il portera notamment sur la participation d'une délégation nord-coréenne aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, le mois prochain, ainsi que sur "d'autres sujets d'intérêt commun", a déclaré le porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, Baik Tae-hyun.
La composition des délégations n'a pas encore été établie et les échanges entre les deux pays vont se poursuivre à cette fin par voie écrite, a-t-il ajouté.
Les présidents sud-coréen Moon Jae-in et américain Donald Trump sont convenus jeudi lors d'un entretien téléphonique de repousser leurs exercices militaires conjoints afin de "pacifier les Jeux olympiques".
Le président américain s'est félicité de la reprise des discussions bilatérales, dont il s'est attribué le mérite. "Qui peut vraiment croire que des discussions et un dialogue entre la Corée du Nord et la Corée du Sud pourraient avoir lieu si je n'avais pas été ferme, fort et prêt à engager notre 'puissance' totale contre le Nord", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Mais Washington doute de la sincérité de Kim Jong-un, un scepticisme également exprimé vendredi par le gouvernement japonais, qui a rappelé que la reprise des discussions ne signifiait pas l'abandon par Pyongyang de ses programmes nucléaire et balistique.
"La Corée du Nord alterne les phases d'apparence de dialogue et de provocations mais dans tous les cas, elle continue à développer ses armes nucléaires et ses missiles", a déclaré le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onoreda.
"Nous n'avons aucune intention de relâcher notre attention et nos (activités de) surveillance", a-t-il ajouté.
Le gouvernement sud-coréen a lui aussi souligné qu'il n'était pas question pour Séoul de renoncer à ses efforts de dénucléarisation de la péninsule.
La Chine, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a salué "des mesures positives pour améliorer les relations" entre les deux Corées. Le report des manoeuvres militaires de Washington et Séoul est "assurément une bonne chose", a dit le porte-parole du ministère Geng Shuang.
Au ministère russe des Affaires étrangères, on se réjouit également de l’annonce d'une reprise du dialogue en espérant que cette "dynamique positive" sera "étayée par des accords concrets en vue d'un règlement sur la péninsule coréenne", a rapporté l'agence de presse RIA.