Dans une déclaration unanime, ils ont réitéré leur demande d'une libération immédiate du président Michel Kafando et de son Premier ministre, détenus par les auteurs du putsch militaire.
Le Conseil a tenu jeudi des consultations à huis clos et selon des diplomates, la France, soutenue notamment par le Tchad, a plaidé en faveur de sanctions si le pouvoir légal n'était pas rétabli.
Le putsch a été unanimement condamné par la communauté internationale : l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne, la Cédéao et les Etats-Unis ont menacé de réévaluer l'aide américaine à ce pays si une résolution pacifique de la crise n'était pas trouvée.
Le général Gilbert Diendéré, proche de l'ancien président Blaise Compaoré, a pris la tête des putschistes qui ont renversé jeudi les autorités de transition au Burkina Faso, promettant d'organiser "rapidement" des élections prévues à l'origine en octobre.
Homme de l'ombre jusqu'à présent, le général Diendéré avait été impliqué dans le coup d'Etat qui porta au pouvoir son mentor en octobre 1987, au cours duquel avait été assassiné le capitaine Thomas Sankara, "père de la révolution" burkinabaise.
Le général Diendéré a par ailleurs assuré que le président et les membres de l'exécutif encore détenus par ses troupes seraient "libérés", sans plus de précisions.
Ce coup d'Etat militaire intervient alors que ce pays de 17 millions d'habitants, enclavé au cœur du Sahel, se préparait à des scrutins présidentiel et législatifs le 11 octobre, censés clore la transition ouverte après la chute de Blaise Compaoré il y a moins d'un an.
Le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) devait se rendre vendredi au Burkina Faso, a-t-on appris de source officielle.
Sall avait déjà été l'émissaire de la Cédéao durant la crise qu'a traversé le pays après le renversement de Blaise Compaoré en octobre 2014. A Ouagadougou, ville déserte, les militaires d'élite de l'armée avaient posté leurs véhicules blindés devant le palais présidentiel dans la nuit de jeudi à vendredi. Ils n'ont pas hésité jeudi à tirer pour disperser les manifestants hostiles au coup d'Etat. Au moins trois personnes sont mortes et une soixantaine ont été blessées depuis mercredi, selon un bilan jeudi soir de source médicale au principal hôpital de Ouagadougou. Les putschistes ont décrété un couvre-feu nocturne, ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
En octobre 2014, les Burkinabés étaient descendus dans la rue par centaines de milliers pour chasser du pouvoir Blaise Compaoré, après 27 ans à la tête du pays.
Moins d'un an plus tard, ils ont assisté impuissants à la proclamation, à la télévision nationale, d'un coup d'Etat perpétré par des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), corps d'élite de l'armée et garde prétorienne de l'ancien président, qui retient depuis mercredi en otages le président intérimaire Michel Kafando, son Premier ministre et deux autres membres du gouvernement.