Protestation des clandestins marocains en Italie

Ils se sont cousu la bouche pour protester contre leurs conditions de rétention


Dané Pol
Vendredi 31 Janvier 2014

Protestation des clandestins marocains en Italie
Treize immigrants marocains âgés de 20 à 30 ans enfermés dans un centre de rétention de migrants dans la banlieue de Rome ont cousu leurs lèvres pour protester contre leurs conditions de rétention. En proie au désespoir, ils ont utilisé du fil extrait de couvertures et des petites aiguilles pour coudre leurs lèvres.
En décembre dernier, ces hommes avaient déjà eu recours au même mode de protestation durant une semaine. Ils avaient mis fin au mouvement après avoir été assurés que leurs dossiers seraient traités dans les plus brefs délais par les autorités italiennes. Ce  centre de détention est proche de l’aéroport de Fiumicino afin de faciliter les renvois des migrants dans leur pays. Ils sont une centaine à attendre leur sort. Le gouvernement italien avait déjà vidé un centre d’accueil de réfugiés à Lampedusa après une polémique sur les conditions d’hébergement des migrants, laquelle avait donné lieu à des protestations près du centre de Rome. Une vidéo avait dévoilé les conditions honteuses dans lesquelles vivaient les clandestins et avait montré des hommes subissant des traitements intolérables.
Fin décembre, l’un des migrants maghrébins avait dû être pris en charge médicalement et avait été rapatrié dans son pays. Dénonçant les conditions de vie sur l’île de Lampedusa, quatre immigrés du “Centre d’identification et d’expulsion” ( CIE) avaient été renvoyés vers leur pays d’origine, la Tunisie ou le Maroc. Une quarantaine de personnes étaient en cette période en grève de la faim.
C’est à ce propos que la Commission européenne avait dénoncé fin 2013 les “ traitements épouvantables” infligés aux migrants à Lampedusa et avait menacé Rome de sanctions. Pour apaiser les tensions, le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, avait même promis devant la presse de revoir totalement les conditions d’accueil de migrants et réfugiés dès janvier 2014. Le gouvernement italien avait envisagé d’abaisser de 18 à 2 mois maximum la durée de séjour dans les “ Centres d’identification et d’expulsion”, d’augmenter le nombre de commissions régionales relatives aux demandes d’asile ainsi que de modifier la “loi Bossi-Fini” qui durcissait les conditions des immigrés, considérant l’immigration clandestine comme un délit passible de prison. Malgré ces assurances, les conditions ne semblent guère s’être améliorées, ce qui a poussé les détenus  à se révolter.

Une pratique  qui tend à se généraliser dans les centres de détention italiens. En ce mois de janvier, l’opposition parlementaire italienne s’était bâillonnée pour demander  “leur droit constitutionnel d’accéder aux médias publics ». 



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