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Le boom est avant tout économique. Après avoir connu des taux de croissance vertigineux (+20,2% en 2006), l'ex-colonie portugaise a souffert de la récession planétaire cette année mais s'est imposée comme le premier producteur de brut en Afrique.
Ses resssources pétrolières sont vitales: elles assurent à l'Angola 95% de ses recettes à l'exportation et irriguent un flux ininterrompu de capitaux étrangers, notamment chinois, qui viennent financer la reconstruction d'un pays sorti de la guerre en 2002.
"Le pays est un immense chantier. Tout est à reconstruire", résume Olivier de Quelen, conseiller économique indépendant installé dans le pays depuis trois ans.
A Luanda, le ciel est strié de grues et d'échafaudages, et de nouveaux bâtiments semblent sortir de terre chaque jour. Un nouvel aéroport vient ainsi tout juste d'ouvrir ses portes.
Le luxueux hôtel qui a accueilli mardi l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) a, lui, été inauguré il y a seulement une semaine: une façade inspirée de Mondrian devant laquelle s'alignent des villas tout droit sorties d'une banlieue américaine huppée.
Ailleurs dans le pays, la rénovation en cours de la ligne ferroviaire de Benguela (ouest) pourrait ouvrir la voie à une exploitation d'importants gisements de minerais, et notamment d'uranium.
Le pays "est engagé sur le chemin de la croissance. Nous allons attirer des touristes avec la CAN et montrer une nouvelle image du pays", assure Noberto Garcia, conseiller économique régional du MPLA, le parti au pouvoir.
Parallèlement, le pays diversifie ses sources de financement. Après avoir remboursé sa dette aux créanciers du club de Paris, il vient d'obtenir un prêt de 1,4 milliard d'euros du Fonds monétaire international (FMI), synonyme, pour un pays d'Afrique sub-saharienne, de fiabilité.
Ce prêt "dope la crédibilité du pays pour les marchés financiers et rehausse son profil", selon Thomas Dickinson, expert de l'OCDE. Prochaine étape: émettre des titres de dette pour lever de l'argent frais et créer un fonds souverain. Le miracle économique a toutefois sa face sombre.
"L'Angola a un revenu par tête d'un pays intermédiaire mais présente les caractéristiques d'un pays sous-développé", diagnostique Septime Martin, de la Banque africaine de développement.
Les chiffres ne trompent pas: 70% de la population survivent avec deux dollars par jour, selon l'ONU, et l'indice de développement humain du pays est un des plus bas au monde.
A Luanda, la manne pétrolière n'a pas fait reculer les bidonvilles même si le gouvernement a lancé un plan de construction d'un million de logements "sociaux" d'ici à 2012.
Et sur le front de la reconstruction, certains travaux engagés n'ont pas donné les résultats espérés. Loin s'en faut. Cette année, les Angolais "se sont rendu compte qu'ils avaient jeté l'argent par les fenêtres, et que beaucoup de projets se sont soldés par des résultats médiocres à cause notamment de la corruption", affirme Tom Dickinson.
Le pays figure au 162e rang sur 180 dans le classement des pays les plus corrompus établi par Transparency International. Certains stigmates de la guerre continuent par ailleurs d'entraver l'essor de l'agriculture, qui faisait auparavant la force du pays. "Il faut déminer tout le pays. Les mines anti-personnel ont été posées de manière anarchique, ça prendra des années", déplore un conseiller économique occidental sous couvert de l'anonymat.