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Il faut savoir aussi que les zones de gardiennage sont délimitées par la commune et le prix des licences varie entre 20.000 et 30.000 dirhams par an. Seul le président de la commune ou du Conseil de la ville est habilité à octroyer une autorisation pour exercer le métier de gardien de parking. Auparavant, le futur gardien de voitures fait l’objet d’une enquête de police. Une procédure à laquelle échappe la quasi-totalité des gardiens qui achètent leur licence à des intermédiaires. En effet, rares sont les gardiens qui possèdent leurs propres licences. Tout un processus qui développe la précarité et du coup, le gardien de voitures essaie de se rattraper en imposant sa propre loi. Un comportement qui frise l’agressivité.« C’est vraiment extraordinaire, quand le gardien voit une voiture arriver, il accourt tout sourire et se fait payer d’avance. Mais pour repartir, il disparaît comme par enchantement. Je n’ai qu’à me débrouiller pour sortir toute seule », se plaint cette femme. Des propos confortés par Aziz, un autre habitué des parkings. « Généralement pour repartir, le gardien n’est pas là pour me guider, occupé à garer un autre client, explique-t-il ». Quant à Latifa, une émigrée qui vit en France, elle voit les choses sous un autre angle : « Durant les vacances, les parkings près des plages sont une aubaine pour les gardiens de voitures. Ils se frottent les mains. Les voitures immatriculées à l’étranger attisent beaucoup leur convoitise et, à la longue, cela impacte sérieusement mon budget ».
Par ailleurs, c’est un secteur qui s’est à la fois rajeuni et féminisé. Auparavant, on y rencontrait surtout des personnes d’un certain âge. Maintenant, des jeunes ayant fréquenté l’école parfois même diplômés se rabattent sur ce métier. Hamid, ce jeune d’une vingtaine d’années en est le meilleur exemple. « J’ai eu mon bac et j’ai même été à la faculté une année, mais je n’ai pas les moyens de continuer », précise-t-il. Et d’ajouter : « A côté, je lave des voitures, et le soir, je fais gardien dans une villa. Généralement les clients sont généreux avec moi ». Mais ce qui peut frapper le plus, c’est la présence de femmes dans un milieu exclusivement masculin, rude et parfois violent. « Après avoir perdu mon mari, j’ai dû reprendre sa place. Je n’avais pas d’autres choix que de travailler pour subvenir aux besoins de mes enfants. C’est très dur de se faire respecter. Que de fois des clients ont pris la poudre d’escampette sans s’acquitter de leur dû. Mais depuis, j’ai dû me faire une carapace de protection », affirme une gardienne.
En somme, il s’agit là d’une frange de la société qui vient grossir les rangs, ô combien remplis, de chômeurs ou même de travailleurs non déclarés. A l’heure où on parle de retraite et de choix politiques, quelles sont les stratégies à adopter pour les sortir ou du moins atténuer leur degré de précarité ?