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Prisme tactique : Les côtés de l’équipe nationale, son point de déséquilibre central

Lundi 26 Mars 2018

La victoire aussi 
rassurante que 
convaincante contre 
la Serbie a aussi levé quelques lièvres tactiques : l’animation défensive en 4-4-2, est-elle viable au plus haut niveau 
avec une telle porosité sur les côtés ?

On pourra prétendre que la soirée a été suffisamment contrastée pour laisser entendre que la moitié de ce que l’on a vu des Marocains aura été intéressante et même prometteuse. Mais il n’est pas facile, de s’attacher uniquement à cette première impression. Il est évident que cette rencontre sans intensité a révélé que le onze national pouvait être brillant dans la conservation, avec à la baguette un Zyech rayonnant, mais qui a semblé encore bien loin d’atteindre ses limites. Le cerveau de l’Ajax a symbolisé la virtuosité du milieu de terrain, capable de se débarrasser du pressing serbe le plus acerbe, avant de basculer dans le côté obscur, de ne pas assez défendre et de favoriser le déséquilibre global. Car si l’agressivité et le mouvement étaient là, qui permettaient notamment du jeu rapide, toujours l’aspect le plus intéressant de l’animation offensive, à l’image du deuxième but de Boutayeb assisté par Zyech, née d’un ballon gagné par Boussoufa et d’une accélération de Belhanda, il faut reconnaître que tout n’as pas fonctionné. Entre les relances pas très nettes qui ressemblaient plus à des parpaings qu’à des caresses, et les fautes de placement de la charnière et des latéraux, les défenseurs marocains n’ont pas rassuré et ont montré des faiblesses inquiétantes, souvent délaissés par les milieux excentrés. 
Sur l’égalisation serbe, le ballon perdu par Boussoufa met tout le bloc équipe, défenseurs compris, hors de position. Le back four s’est désorganisé, Mendyl s’est retrouvé défenseur central, axe droit à la place de Da Costa. Ce dernier hésite à intervenir un instant, avant de tacler désespérément deux mètres à côté du ballon. Dans le même temps, Benatia ne parvient pas à gérer l’appel de l’attaquant adverse dans son dos et il se retrouve pris à contrepied, alors que Mendyl ne ferme pas l’angle de passe. Il faut avouer que Da costa et Benatia n’ont pas encore les repères, ni les automatismes des charnières habituées à évoluer ensemble et comme Romain Saiss a de bonnes chances d’être titulaire mardi, il aura encore son mot à dire, du coup. Mais au fond, la succession d’approximations sur le but encaissé, aurait pu être évitée si les milieux excentrés n’avaient pas rechigné à se replier (voir photo), d’autant plus que les latéraux marocains, sur l’ensemble du match, bien qu’ils aient été entreprenants offensivement, ont eu du mal à trouver la bonne distance avec leurs adversaires directs, laissant aussi des espaces dans leur dos.
Si les nationaux ont rattrapé le fil de la rencontre juste avant qu’il ne leur glisse entre les doigts, il ne faudra pas oublier que, primo, dans une Coupe du monde, une équipe est rarement définie par son talent offensif et secundo, seuls les efforts défensifs des attaquants pourront faire survivre le 4-4-2 au-delà du premier match, car avec des joueurs de ce profil, la question qui se pose c’est : est-ce que deux milieu axiaux, c’est assez face aux grosses équipes ? C’est une interrogation comme un résumé, mais qui nécessite un double prolongement. D’abord, cela dépend des deux : avec un Ahmadi au sommet de sa forme, cela fonctionne, surtout si Boussoufa garde son tranchant. Ensuite, cela dépend des joueurs d’attaque. Ce que remet en cause le Maroc-Serbie, ce n’est pas le 4-4-2 en phase défensive, mais le profil des joueurs qui le composent. Car si Amrabet est rompu à jouer à ce poste et n’est que rarement pris en défaut dans ses replis et ses compensations, Belhanda est un milieu offensif, attiré naturellement par l’axe et peu habitué au travail défensif. 
In fine, on n’oubliera donc ni la manière dont l’équipe du Maroc a mené par deux fois face à la Serbie, vendredi, ni la façon dont la défense s’est étiolée par moments. Certes on ne peut pas tout avoir, mais dans une Coupe du monde, c’est quand même un peu l’idée. 
 

Chaabi Chady

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