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Les Lions de l’Atlas ont subi, face aux Pays-Bas (1-2), leur deuxième défaite au cours des cinq derniers matches. C’était exactement la rencontre qu’ils pouvaient se permettre de perdre, à quelques jours d’un périlleux déplacement au Cameroun, pour le compte des éliminatoires de la CAN 2019. Mais ce n’est pas parce que cette défaite n’est pas grave qu’elle n’a pas de sens. Le spectacle d’un quart de finaliste de la CAN, à ce point tourneboulé à la maison n’était pas attendu, pas dans ces proportions, surtout en première période, alors que son adversaire du jour s’est présenté sur le terrain avec une équipe bis, privée de ses joueurs cadres. Cette prestation questionne tout à la fois l’organisation, à travers le milieu à cinq d’Hervé Renard, la position des latéraux, ainsi que la capacité de l’équipe nationale à hausser son niveau face à des grandes nations du foot. Sur ce dernier point, l’identité batave renaissante, avec un milieu à trois disposé en triangle inversé et des ailiers supersoniques, a renforcé le flou éternel de l’identité de jeu marocaine. S’agissant des conditions, elles peuvent constituer une explication commode de la défaite. Il est rare de rencontrer les Pays-Bas, en plein jeûne, avec des latéraux en manque de repaires, car Nabil Dirar ne joue jamais à ce poste à Monaco, au même titre que Nordine Lamrabet à Watford.
C’est justement l’une des bases essentielles des difficultés du Maroc, qui aura été le choix d’Hervé Renard d’aligner une défense à 4 avec des latéraux placés haut dans le camp adverse et d’offrir aux ailiers néerlandais un confort et des espaces inespérés, face à des côtés si mal refermés par les milieux défensifs ou par les joueurs offensifs à la perte du ballon. Démonstration faite par les buts des Oranges (22’, 68’). Il n’y a pas d’outrage : c’est l’intérêt même d’un match amical de prestige que de faire des essais en situation. Savoir ce qui ne fonctionne pas fait parfois gagner autant de temps que de connaître ce qui fonctionne. Cependant, l’équipe nationale mérite d’avoir un cadre collectif stable pour s’exprimer, surtout quand le niveau de l’adversaire est aussi haut. L’alchimie née de l’option tactique claire qu’avait choisie Hervé Renard pendant la CAN 2017, qui se déclinait sous la forme d’une organisation en 3-4-3, s’est muée en 4-2-3-1. Schéma qui devait mettre en évidence la virtuosité de Soufiane Boufal sur le côté et la vision de jeu de Younes Belhanda derrière l’attaquant. Mais cette option s’est heurtée à l’organisation et au pressing étouffant des Néerlandais, facilité par l’animation offensive en berne des joueurs marocains et illustrée par le perpétuel agacement du porteur de balle face à un manque de soutien flagrant.
Le début de la seconde période a souligné la présence d’Aziz Bouhaddouz dans le 11 de départ seulement après qu’il a laissé sa place à Walid Azarou. Dans un registre différent à celui de son prédécesseur, l’attaquant du DHJ a posé les bases de la néo-domination du Onze national. En optant pour la vitesse et les appels en profondeur de son nouvel avant-centre, Hervé Renard a opéré un changement pertinent, mettant en exergue la lenteur de la charnière centrale des Pays-Bas. L’action à l’origine du coup franc transformé en but par Mbarek Boussoufa (72’) en est le parfait exemple. Avec l’entrée de Nesyri Youssef, conjuguée à un passage en 4-4-2 à plat dans le dernier quart d’heure, le Maroc a accentué sa domination, en se créant pas moins de 4 occasions nettes. Un peu aussi parce que le bloc défensif des Oranjes, réduit à 10, avait décidé de squatter ses 30 derniers mètres.
Par ses infinies faiblesses à compenser les espaces créés par la position haute de ses latéraux, l’équipe nationale a presque condamné cette option tactique, qui pourrait sûrement fonctionner, pourtant, face à un autre adversaire, et avec un quatuor offensif qui se replace mieux. Mais ce match souligne combien, à terme, et notamment lors des prochaines échéances, Hervé Renard devra résoudre ce qui ressemble, un peu, à une quadrature du cercle. Il faudra sûrement, à un moment ou à un autre, qu’il soit possible de jouer avec ses meilleures armes offensives, tout en assurant l’équilibre général de l’équipe. Le sélectionneur national a encore le temps de chercher. Mercredi, il n’a pas trouvé. Pourvu que les choses soient autrement le 10 courant à Yaoundé.