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son billet pour les quarts
de finale au terme d’une
prestation contrastée marquée par plusieurs difficultés.
Aux antipodes du premier match contre la Mauritanie, l’adversité est montée d’un cran et cela s’est vu clairement. La Guinée a offert aux Marocains une toute autre opposition. Malgré la victoire, ce match a permis d’entrevoir les premières difficultés collectives. La sélection d’Afrique de l’ouest a considérablement gêné les Nationaux dans tous les compartiments du jeu. Explications.
Structurellement d’abord. Dans la lignée de la victoire initiale, Jamal Sellami n’a pas voulu changer une équipe qui gagne. Ainsi, il aura reconduit le même Onze, toujours déployé en 4-2-3-1, offrant à Hafidi les clés du camion. En face, le 4-4-1-1 hybride, qui s’est souvent mué en 4-4-2, imaginé par l’entraîneur guinéen a eu pour principaux objectifs de gêner la première relance marocaine et cadenasser le milieu du terrain, mais aussi et surtout, bloquer les offensives marocaines.
Si le duo de la charnière centrale, Banoun-Agured a été impérial lors du premier match, sa prestation contre la Guinée était beaucoup moins concluante. Perturbée tout au long du match par le pressing des attaquants guinéens, leur relance a souffert de multiples approximations. De plus, ils ont connu des sauts de concentration dans le placement, notamment sur le but encaissé. Les latéraux, eux non plus, n’ont pas fait briller les yeux. Ils ont, l’un comme l’autre, péché dans les couvertures défensives et leur apport offensif a souffert d’un déchet monstre. Pour finir, la communication a souvent été défaillante au sein de la ligne défensive.
Plus haut sur le terrain, le milieu renforcé de la Guinée a eu pour principal objectif de contenir Hafidi, le feu follet du Raja. D’ailleurs, dès que ce dernier récupérait un ballon, les Guinéens venaient se resserrer dans sa zone, le privant donc de temps et d’espace. Par conséquent, son influence et donc son pouvoir de nuisance ont été atténués. Le meneur de jeu marocain a aussi eu droit à un petit traitement de faveur dans les contacts, avec dans le premier rôle le solide capitaine guinéen Sankhone, dont l’avenir devrait sans aucun doute se dessiner loin du continent africain, tant il a été au four et au moulin, tout en dressant la table.
L’entrée d’El Karti à la place de Hafidi, touché aux ischio-jambiers et probablement forfait pour le restant de la compétition, a acté le passage en 4-3-3 des Marocains, avec Berrahma en sentinelle, derrière deux milieux relayeurs, Saidi et le nouvel entrant. Ce remodelage tactique n’a pas arrangé la situation. Car le problème des milieux relayeurs, c’est qu’ils ont fait trop de touches de balle là où ils devaient se contenter d’une ou deux. Du coup, ils ont rarement pu trouver leurs coéquipiers car, entretemps, ça s’est refermé. Ainsi, la combinaison ne se fait pas assez vite et dans le bon tempo. Le fameux problème de choix de jeu : à quel moment je donne le ballon.
En attaque, El Kaabi a, une fois de plus, était omniprésent, aussi bien au début de l’action, côté gauche, côté droit, à l’intérieur du jeu en pivot qu’à la conclusion, sans perdre pour autant de son efficacité, puisqu’il s’est souvent retrouvé dans la zone décisive pour tirer. Son triplé dans trois registres différents, confirme à la fois son poids au sein du collectif marocain et ses diverses qualités. Mais malheureusement, il n’a pas vraiment été aidé par ses ailiers. Certes Haddad et Hadraf se sont mis à la disposition du collectif, ils ont été dans les intervalles, ils se sont procuré des frappes, néanmoins, leur prestation d’ensemble a souffert de beaucoup trop d’approximations dans le placement défensif et un déchet monstre dans les 30 derniers mètres, particulièrement en qualité de centreurs.
Globalement, après une première mi-temps équilibrée en possession, en occasions et en buts, le second acte a vu l’équipe nationale remettre le pied sur le ballon, sûrement grâce aux consignes de Sellami. On imagine bien le sélectionneur national, dans les vestiaires à la mi-temps, demander à ses milieux relayeurs et attaquants de plonger dans le dos de la défense guinéenne, dans l’optique de faire reculer leur bloc de quelques mètres et créer un espace dans le cœur du jeu et entre les lignes. Consigne qui a assurément constitué le salut des Marocains lors d’une production footballistique aussi contrastée que jouissive.