-
Présidence marocaine du CPS pour le mois de mars : Le Royaume plaide pour le renforcement du rôle du Groupe des sages
-
Le Réseau africain des INDH entérine la candidature d’Amina Bouayach à la présidence de la GANRHI
-
Houcine Youabed : Les précipitations ont concerné l'ensemble du Royaume mettant fin à une moitié d'hiver de déficit pluviométrique
-
Latifa Cherif préside la délégation parlementaire participant à la 69ème session de la Commission de la condition de la femme de l’ONU
Cette situation, qui devrait durer jusqu’à dimanche, est le résultat d’une opposition entre des masses d’air froid d’origine po laire et des masses d’air plus humides et tempérées, entraînant une instabilité ac crue, indique dans un communiqué la Di rection générale de la météorologie.
Nature de la perturbation météorologique
L’événement en cours est provoqué par une dépression atmosphérique affec tant aussi bien la surface que les couches supérieures de l’atmosphère. Ce type de système entraîne un renforcement de l’in stabilité atmosphérique, favorisant la for mation d’orages et de précipitations intenses; une intrusion d’air froid, provo quant une chute des températures et des chutes de neige à partir de 1.700 mètres d’altitude et des vents perturbateurs, sus ceptibles d’accentuer les effets de la baisse des températures et de favoriser le trans port de l’humidité vers l’intérieur du pays. Les prévisions indiquent des précipi tations entre 20 et 30 mm, accompagnées de grêle et d’orages, particulièrement dans les régions de Figuig, Errachidia, Midelt et Tanger. En ce qui concerne la neige, les cumuls prévus varient entre 5 et 30 cm, affectant principalement les provinces montagneuses comme Azilal, Béni Mellal, Midelt, Tinghir et Ouarzazate, avec des accumulations moindres à Ifrane, Boule mane, Taroudant et Chichaoua.
Conséquences climatiques et hydrologiques
Ce type de perturbation a des impacts hydrologiques positifs en contribuant à re charger les nappes phréatiques et les bar rages, particulièrement après plusieurs années de sécheresse récurrente au Maroc, affirment plusieurs climatologues. Toute fois, nuancent-ils, l’intensité des précipita tions orageuses et la présence de grêle peuvent entraîner des risques d’inonda tions locales, notamment dans les zones arides où les sols absorbent difficilement l’eau. Sur le plan climatique, cette situation s’inscrit dans un hiver plus dynamique que les précédents, ce qui pourrait être béné fique pour briser la tendance aux séche resses récurrentes observées ces dernières années au Maroc, ajoutent-ils.
Perspectives et évolution
Les jours à venir dépendront de la tra jectoire et de l’intensité de cette dépres sion, poursuivent les experts. Si celle-ci persiste, le Maroc pourrait continuer à bé néficier de précipitations supplémentaires, ce qui serait une opportunité pour renfor cer les ressources en eau et améliorer la couverture neigeuse sur les reliefs. Cepen dant, une instabilité prolongée pourrait aussi générer des risques d’érosion, de crues soudaines et de perturbations des activités économiques, notamment dans l’agriculture et le transport.
A noter, cependant, que bien que cette dépression atmosphérique apporte des précipitations nécessaires à un pays confronté à une sécheresse persistante, elle présente également des risques mé téorologiques qu’il convient de surveiller attentivement, notamment en matière de gestion des ressources hydriques et de protection contre les phénomènes ex trêmes, expliquent les climatologues.
L'impact de la sécheresse sur le Maroc et l'importance des précipitations
A rappeler que le Maroc fait face de puis plusieurs années à une sécheresse chronique, marquée par une baisse signi ficative des précipitations et une pression croissante sur les ressources en eau. Ce phénomène est accentué par le change ment climatique, qui entraîne une aug mentation des températures et une variabilité accrue des précipitations. L'im pact de la sécheresse se ressent dans plu sieurs secteurs clés du pays, notamment l’agriculture, les ressources hydriques, l’écosystème et l’économie. La sécheresse prolongée a entraîné une baisse critique du niveau des barrages, avec des taux de remplissage atteignant des niveaux histo riquement bas. Ainsi qu’un épuisement des nappes phréatiques, accentué par l’ir rigation intensive et l'augmentation de la demande en eau potable. La sécheresse affecte également la bio diversité. Le manque d’eau entraîne un as sèchement des zones humides, essentielles pour la faune et la flore locales, et une dé forestation accrue, les arbres souffrant du stress hydrique et les populations recou rant davantage au bois de chauffe. Sans parler d’une désertification accélérée, no tamment dans les régions du sud et du centre du pays.
L’importance d’une nouvelle politique de gestion
Si les pluies sont cruciales pour réduire l’impact de la sécheresse et restaurer les ressources naturelles, notent les experts, elles doivent être gérées de manière effi cace pour éviter le gaspillage et les inon dations. Une meilleure politique de gestion de l’eau, combinée à une transi tion vers une agriculture plus durable et une diversification des ressources hy driques (dessalement, recyclage des eaux usées, irrigation efficiente), est nécessaire pour renforcer la résilience du Maroc face aux épisodes de sécheresse récurrents, ex pliquent-ils. Et de conclure que « l’avenir hydrique du pays dépendra donc de la ca pacité à stocker et à utiliser efficacement l’eau, ainsi que des efforts pour atténuer le changement climatique et adapter les pratiques agricoles aux nouvelles réalités environnementales ».
Hassan Bentaleb