L'ambassadrice américaine Nikki Haley discute avec son homologue chinois d'une résolution sur de nouvelles sanctions depuis le premier essai le 4 juillet d'un missile intercontinental nord-coréen.
Principal soutien et partenaire de Pyongyang, la Chine n'a pas à ce jour accepté de nouvelles mesures coercitives à l'égard de la Corée du Nord. Un nouvel essai vendredi d'un missile balistique intercontinental (ICBM), mettant des grandes villes comme Chicago ou Los Angeles à portée d'une attaque potentielle de Pyongyang, doté de l'arme nucléaire, a relancé les interrogations sur la réponse du Conseil de sécurité de l'ONU.
"Dans les jours à venir, nous saurons s'il y a une résolution", a indiqué mercredi à des journalistes le nouvel ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia. La Russie considère que de nouvelles sanctions ne résoudront pas la crise avec la Corée du Nord sur son programme d'armement militaire. Moscou soutient l'appel de la Chine à des discussions directes entre Washington et Pyongyang.
"La question est de savoir : quel est l'objectif des (nouvelles) sanctions? Etouffer la population? Ou aider à éliminer le programme nucléaire de la Corée du Nord?", s'est demandé l'ambassadeur russe.
L'ambassadeur japonais à l'ONU, Koro Bessho, a souhaité pour sa part l'adoption de nouvelles mesures dès cette semaine. "J'espère que ce sera fait ces jours-ci", a-t-il dit mardi à des journalistes. Dimanche, Nikki Haley avait jugé que "le temps des discussions était fini" et souligné que la "Chine devait décider" d'accepter ou non un nouveau train de sanctions destinées à pousser la Corée du Nord à changer d'attitude.
Une résolution faible "serait pire que rien" car elle enverrait un message au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un que les grandes puissances sont incapables de le contrer, avait-elle averti.
Selon Washington, Pékin serait prêt à prendre des mesures contre la Corée du Nord. Les Etats-Unis veulent "des résultats rapidement", a insisté mercredi à Washington un responsable américain.
Par ailleurs, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé jeudi l'ensemble des parties à ne pas aggraver les tensions dans la péninsule coréenne et a dit que Pékin avait d'ores et déjà condamné sans ambiguïté le dernier tir expérimental d'un missile nord-coréen.
"Dans le même temps, nous appelons l'ensemble des parties à ne pas prendre de mesures susceptibles d'aggraver les tensions", a-t-il dit, avant l'ouverture de rencontres régionales prévues cette semaine à Manille, aux Philippines.
Pyongyang a déclaré samedi avoir effectué avec succès un nouvel essai de missile balistique intercontinental qui a démontré sa capacité à frapper le territoire américain.
Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, qui sera présent lui aussi au Forum régional de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) à Manille, devrait presser la Chine et d'autres pays de la région d'adopter une position plus ferme envers Pyongyang.