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Mise en scène et dramaturgie de l’artiste ivoirien Fargass Assandé, cette œuvre est un projet théâtral des étudiants de la 4ème année de l'Institut, interprétation et scénographie, qui invite les spectateurs à un brassage culturel africain, mais qui vise aussi à initier les étudiants de l’ISADAC à la vie professionnelle.
Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, M. Assandé a indiqué que l'intérêt de "Un Sang fort", du prix Nobel de littérature de 1986, Wole Soyinka, répond à deux considérations: artistique et pédagogique, ajoutant que ce travail invite les futurs lauréats à une immersion dans le monde professionnel pour voir les difficultés auxquelles ils pourraient être confrontés.
"J'ai été sollicité pour travailler sur ce projet en tant que pédagogue et metteur en scène. Je l’ai fait avec beaucoup de fierté, parce que depuis Rabat, capitale africaine de la culture, j'ai participé à des manifestations qui sont l'expression d’une forte décision Royale de faire du Maroc un centre de la culture africaine et notamment du théâtre africain", s’est réjoui M. Assandé qui a encadré les étudiants pendant une période de quatre semaines.
Rebondissant sur le choix du texte "Un Sang fort", paru en version originale anglaise en 1964, le dramaturge ivoirien a évoqué la problématique de "l'altérité", qui occupe une place grandissante dans notre monde, au point que "l’humain est aussi l’acceptation de l’Autre".
Et de poursuivre que "le rejet, le racisme ou encore la xénophobie sont des maux qui ont divisé le monde. A nous de rappeler et à travers les jeunes, qui sont l’avenir, que l’Autre est un autre de nous-mêmes".
Cette œuvre théâtrale se veut donc "une invitation à redécouvrir le parcours de la reconnaissance de l’Autre, le parcours de l’interrogation sur nos traditions et le rappel de l’Autre comme étant un autre de nous-même", a-t-il expliqué, notant qu'il s'agit aussi d'apprendre à "admettre et à construire nos différences".
Pour sa part, la directrice de l’ISADAC, Latifa Ahrar, a rappelé que ce projet des étudiants de la 4ème année de l’Institut s’inscrit dans le cadre de la coopération et l’échange culturel Sud-Sud. Il s’agit en fait, a-t-elle dit, d’une réflexion artistique et pédagogique dans le cadre de la collaboration avec le continent africain.
Au niveau de l’Institut, nous avons fait appel à M. Assandé en tant que pédagogue, tout d’abord, et puis en tant que metteur en scène dramaturge africain, a ajouté Mme Ahrar.
Après plusieurs échanges, nous avons fait le choix du texte de Wole Soyinka parce qu'il est porteur de plusieurs messages. C’est un texte "profond" comme l’indique son titre, a-t-elle précisé.
Issam El Yousfi, professeur à l’ISADAC et dramaturge, a noté, quant à lui, que le texte est un choix "prémédité" de s’ouvrir sur une culture africaine qui "nous est très proche" et en même temps de mettre en valeur une expérience singulière au niveau de l’écriture.
Ce choix est un peu difficile mais nous l’inscrivons dans le cadre d’une formation solide et une volonté d’initier nos étudiants à la vie professionnelle, a-t-il expliqué, notant que ce projet s’inscrit dans un esprit à la fois pédagogique et d’initiation à la profession.
Le travail est encadré par un metteur en scène ivoirien installé en France et qui a une grande expérience en tant qu’acteur et metteur en scène, s'est-il félicité, ajoutant que M. Assandé a accompagné les étudiants pendant plus de quatre semaines.
"Cela permet à nos étudiants de travailler dans des conditions professionnelles réelles et d’avoir la responsabilité d’assumer des choix artistiques assez claires sur le plan de la profession", a indiqué M. El Yousfi.
La particularité de ce texte et de ce choix est la présence d’une dimension culturelle et artistique singulière dans la mesure où nos étudiants vont être marqués par la traversée de cette histoire et de ses différents personnages. Nous avons donc essayé de les mettre à l’épreuve de ce défi, a-t-il fait savoir.
Parlant de sa contribution à ce projet, M. El Yousfi a indiqué avoir œuvré à la traduction d’extraits du texte vers l'arabe classique ou dialectal marocain. "C’est un choix un peu complexe pour marier trois niveaux et registres de langues, mais aussi un défi pour nos étudiants pour pouvoir aussi réfléchir sur le plan du jeu et du plateau", a-t-il témoigné.
Il s'agit en effet d'"une belle aventure" initiée par la direction de l’ISADAC avec un esprit d’ouverture et une possibilité de partager ce fruit avec le maximum de monde, a-t-il conclu.