Les islamistes ont d'abord tué 68 personnes dans le village de Baanu vendredi soir, puis onze autres dans deux localités voisines samedi et dimanche, ont précisé des habitants de l'Etat de Borno et un membre d'une milice d'auto-défense locale.
Un villageois, Aisami Ari, a confirmé ce bilan après s'être réfugié samedi à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno. Quatre personnes ont également été tuées samedi par les militants dans le village de Karnuwa, proche de Baanu. "Les victimes sont l'imam du village, son fils et deux voisins", a-t-on dit.
Enfin, un habitant, Saleh Musa, a rapporté qu'une troisième attaque s'était produite dimanche dans le village de Hambagda où sept habitants ont été tués et cinq blessés.
Les porte-parole militaire et du gouvernement de l'Etat de Borno n'ont pas fait de déclaration sur ces nouvelles attaques, disant avoir été absents de Maiduguri ce weekend.
Boko Haram a relancé ses opérations depuis l'élection, le 29 mai, du nouveau président du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui a pourtant promis d'écraser l'insurrection.
Cette vague de violences a fait plus de 1.000 morts et porté un coup à l'offensive lancée en février par quatre pays riverains qui avaient réussi à chasser le groupe islamiste de la plupart de ses bastions.
Au cours des dernières semaines, les extrémistes ont tendu des embuscades meurtrières et commis des attentats suicide, souvent l'oeuvre de femmes, au Nigeria, au Cameroun et au Tchad.
En réaction, ces trois pays aidés du Niger et du Bénin ont décidé de constituer une force multinationale de 8.700 hommes qui devrait être déployée prochainement sur le terrain.
Les violences de Boko Haram et la répression par l'Etat nigérian ont fait plus de 15.000 morts et 1,5 million de déplacés en six ans d'une campagne violente. Le groupe dit vouloir imposer un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria.