M. Rajoy répondait, devant les députés, à un élu catalan, indépendantiste de gauche, qui l'accusait d'avoir choisi "la répression" plutôt que le dialogue.
"Vous me dites que les institutions catalanes ont demandé le dialogue et que ma réponse a été l'article 155" de la Constitution permettant de suspendre l'autonomie de la région "et c'est vrai", a dit M. Rajoy, insistant: "C'est la seule réponse possible, la seule".
Le chef du gouvernement a répété qu'il s'agissait de "restaurer la légalité" mais aussi de "remédier aux conséquences économiques" des décisions des indépendantistes.
"Je remplis mon obligation en mettant en marche l’article 155 face au mépris envers nos lois", a-t-il plaidé.
Madrid compte destituer tout l'exécutif catalan et confier ses compétences aux ministères à Madrid, prendre le contrôle de la police catalane, mettre sous tutelle le Parlement régional et les médias publics régionaux, et organiser des élections dans les six mois.
Le Sénat - où le parti de M. Rajoy est majoritaire - doit décider vendredi s'il l'autorise à prendre ces mesures.
Il a reproché à M. Puigdemont de n'avoir voulu qu'un dialogue sous conditions: "Le seul dialogue que j'ai eu avec M. Puigdemont, la seule chose qu'il a voulu négocier avec moi, ce sont les termes et les délais de l'indépendance de la Catalogne", a-t-il affirmé.
Le président catalan est toutefois invité à s'exprimer devant le Sénat jeudi ou vendredi.
"Nous allons voir si maintenant il veut bien venir devant le Sénat pour présenter ses propositions", a dit M. Rajoy.
Par ailleurs, des membres de l'exécutif indépendantiste de Catalogne ont fait savoir mardi au président Carles Puigdemont qu'ils souhaitent une convocation d'élections dans la région pour éviter sa mise sous tutelle par Madrid, a-t-on appris mercredi dans son entourage.
Plusieurs membres du "govern", l'exécutif de la Catalogne, se sont exprimés en faveur de l'organisation d'élections régionales anticipées mardi lors de la réunion hebdomadaire de l'exécutif, a confirmé mercredi cette source à l'AFP.
Cette convocation viserait à éviter l'application par le gouvernement espagnol de l'article 155 de la Constitution, qui conduirait à une suspension de facto de l'autonomie de la Catalogne, une mesure jamais prise depuis que l'Espagne a retrouvé la démocratie en 1977.
Selon le quotidien catalan La Vanguardia, un "débat intense" s'est produit mardi au sein de l'exécutif catalan entre les partisans d'élections et ceux d'une déclaration unilatérale d'indépendance.
Selon le quotidien catalan El Periodico, le numéro deux du gouvernement Oriol Junqueras, leader de la gauche républicaine de Catalogne (ERC, indépendantiste), a préféré ne pas se prononcer, alors qu'en public plusieurs élus de son parti disaient mardi que la seule voie possible était une déclaration d'indépendance.