"Nos avions de chasse (...) ont commencé hier soir à mener avec les avions de la coalition des opérations conjointes contre des cibles de Daech (acronyme arabe de l'EI) qui pose également une menace à la sécurité de notre pays", précise un communiqué.
La Turquie, longtemps accusée de complaisance ou de bienveillance à l'égard des jihadistes de l'EI, a lancé fin juillet une "guerre contre le terrorisme" sur deux fronts, ciblant les jihadistes de l'EI et plus particulièrement les rebelles kurdes turcs du PKK sur le sol turc et le nord de l'Irak où le mouvement armé a des repaires.
Turcs et Américains ont finalement annoncé avoir conclu le 24 août un accord portant sur les modalités de leur coopération militaire et technique contre les jihadistes.
C'est un attentat qui a coûté la vie à 33 jeunes militants pro-kurdes dans le sud-est de la Turquie, à Suruç, le 20 juillet, et attribué à l'EI, qui a fait passer Ankara à l'action.
"La lutte contre les organisations terroristes est un sujet primordial en matière de sécurité nationale pour la Turquie. Cette lutte va se poursuivre avec détermination", souligne le ministère turc.
Accusé par son opposition et des pays étrangers, le régime islamo-conservateur turc a toujours nié toute complaisance à l'égard des jihadistes de l'EI. Mais pour la première fois en juillet, la Turquie a bombardé des zones sous le contrôle de l'EI en Syrie, et donné son feu vert aux Américains pour l'utilisation de sa base aérienne d'Incirlik (sud du pays), en vue d'une offensive commune contre l'Etat islamique.
Ankara a rompu avec le régime de Damas peu après le déclenchement de la guerre civile en Syrie, en 2011, et a ouvertement soutenu les rebelles.
Mais depuis juin 2014, des groupes islamistes dont l'EI ont pris le contrôle de la plupart des principaux points de passage entre la Syrie et l'Irak, forçant la Turquie à finalement faire volte-face sur sa politique de neutralité très critiquée vis-à-vis de l'organisation Etat islamique.
Et à ce propos, les services de police ont arrêté, samedi dans la province de Kilis, quatorze présumés membres du groupe extrémiste (EI) dont douze étrangers, rapporte l'agence de presse Anadolu. Deux des personnes interpellées, qui tentaient de franchir les frontières avec la Syrie, sont des ressortissants turcs, a ajouté la même source sans fournir de précisions sur les nationalités des autres.
Ces arrestations portent à 70 le nombre de candidats au djihad appréhendés durant le mois d'août dans la province de Kilis aux frontières avec la Syrie. Jeudi dernier, dix-sept autres présumés candidats au djihad dont trois Turcs en route vers la Syrie avaient été interceptés dans deux véhicules.
Selon les services du Premier ministre, plus de 1.350 personnes ont été expulsées depuis octobre 2013 dans le cadre de la lutte contre Daech (acronyme en arabe de l'Etat islamique) et 13.500 autres de 98 pays ont été interdites d'entrée en Turquie. Entre 800 et 900 ressortissants turcs ont rejoint les rangs des djihadistes.