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C’est ce qu’a affirmé l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Union africaine et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, dans son intervention lors d’une réunion urgente du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine sur la situation au Niger.
Selon le diplomate marocain, Rabat « fait confiance à la sagesse du peuple et des forces vives du Niger pour préserver les acquis, maintenir son rôle régional constructif important et œuvrer à la réalisation des aspirations du peuple frère du Niger ».
Moussaoui Ajlaoui
La position du Royaume à l’égard de ce qui se passe au Niger est réfléchie. Elle s’inscrit dans le droit fil des fondamentaux de la politique étrangère marocaine
« La politique étrangère du Maroc repose sur deux principes fondamentaux, à savoir la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays et l’instauration de la paix et de la stabilité dans le continent africain», a fait savoir Moussaoui Ajlaoui, expert associé à Ames-Center et spécialiste des affaires africaines dans une déclaration à Libé.
«La position marocaine à l’égard de ce qui se passe au Niger est dans le droit-fil des fondamentaux de la politique étrangère du Royaume. Elle est identique à celle que le Maroc a prise à l’égard de ce qui s’est passé au Burkina Faso ou au Mali. La position marocaine est sensée et réfléchie. Ce qui importe, ce n’est pas de rendre public un communiqué incendiaire condamnant le putsch, mais plutôt que le peuple du Niger surmonte cette situation difficile en instaurant la paix, la sécurité et la stabilité dans le pays».
«Ce putsch était prévisible», a, par ailleurs, indiqué Moussaoui Ajlaoui. Et de préciser que «ce qui se passe au Niger est le fruit de la «politique» africaine ambiguë, incohérente et calamiteuse du président français, Emmanuel Macron qui se comporte avec arrogance avec les peuples et pays africains, notamment dans la région du Sahel».
Pour ce spécialiste des affaires africaines, le président français a accumulé des fautes dans cette région de l’Afrique, ce qui explique les changements survenus dans plusieurs pays tels que le Burkina Faso, le Mali et maintenant le Niger.
Moussaoui Ajlaoui a également relevé que les hommes politiques au Niger sont plus proches de la France que les militaires. «Les militaires putschistes au Niger ont justifié leur coup d’Etat par l’absence de sécurité dans le pays. C’est le même argument avancé au Burkina Faso et au Mali. Cela signifie la faillite de la politique sécuritaire française dans la région», a expliqué l’expert associé à Ames-Center, avant d’ajouter que malgré la forte présence des services secrets français au Niger, ces derniers n’ont pas été au fait de l’existence de préparatifs du putsch dans le pays.
Par ailleurs, le chercheur marocain a mis en garde contre toute intervention militaire au Niger. «Une éventuelle intervention militaire aurait des effets néfastes sur toute la région du Sahel. Elle profiterait, comme c’était le cas en Irak et en Libye, aux groupes terroristes qui s’activent dans cette région de l’Afrique. Si l’Etat s’effondrait au Niger, ces groupes terroristes proliféreraient», a-t-il averti.
A rappeler que les dirigeants de la Cédéao, soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France, ont brandi la menace d’usage de «la force» contre les militaires putschistes au Niger. Ils ont fixé un ultimatum d’une semaine à la junte militaire pour un «retour complet à l’ordre constitutionnel». Toutefois, le Burkina Faso et le Mali ont vite réagi jugeant qu’une intervention militaire serait «une déclaration de guerre» à leurs deux pays.
Il y a lieu de noter que les militaires nigériens ont annoncé le 26 juillet dernier le renversement du président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement en 2021. La junte militaire s’est présentée comme étant le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Mourad Tabet