Jeudi, des rassemblements ont eu lieu à Caracas, la capitale, et un peu partout dans le pays mais ont toutefois été moins denses que la veille.
Brandissant des drapeaux vénézuéliens, les manifestants ont défilé aux cris de "A bas la dictature". L'opposition accuse le successeur d'Hugo Chavez de tendances dictatoriales et d'incompétence.
Le gouvernement dénie de son côté la moindre importance à ces manifestations de rue qu'il présente comme une tentative de destitution de Nicolas Maduro téléguidée de Washington.
Néanmoins, la campagne de protestation lancée il y a plus de deux semaines ne semble pas près de s'achever et la tension politique et sociale est vive dans le pays.
L'opposition a convoqué pour samedi une "marche du silence", lors de laquelle les protestataires se dirigeront vers les sièges de l'épiscopat vénézuélien dans tout le pays, et pour lundi un "blocage national" des routes.
La violence autour des défilés est présente lors de cette mobilisation contre le pouvoir du président Maduro.
Mercredi, deux étudiants et un militaire ont été tués par balle, portant à huit le nombre de morts ce mois-ci. Des dizaines de personnes ont été blessées ces trois dernières semaines lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Le mouvement de contestation antigouvernemental a débuté le 1er avril après la décision de la Cour suprême de s'arroger les prérogatives du Parlement. Le tribunal est ensuite partiellement revenu sur cette mesure.
La décision d'interdire toute activité politique pendant quinze ans au chef de file de l'opposition Henrique Capriles en raison d'"irrégularités" dans la gestion de fonds publics a ensuite nourri la colère d'une partie de la population, soumise depuis des années à une profonde crise économique qui se traduit souvent par l'absence de produits de première nécessité.
Le président Maduro a renouvelé ses attaques contre Henrique Capriles jeudi soir, l'accusant d'avoir à tort fait porter sur les autorités la responsabilité de la mort d'une étudiante tuée mercredi à San Cristobal, près de la frontière colombienne.
Son petit ami et sa mère affirment qu'elle a été tuée par des partisans du gouvernement circulant à moto.
"Les médias du monde entier et tous ces gens irresponsables, notamment cette ordure appelée Capriles, ont accusé le gouvernement, la révolution, l'armée, la Garde nationale", a déclaré Nicolas Maduro lors d'une intervention à la télévision, ajoutant avoir autorisé le dépôt d'une plainte pour diffamation.
Henrique Capriles a répondu, sur Twitter, en estimant que le président Maduro est, "comme tous les dictateurs", un menteur invétéré. Il a appelé les Vénésuéliens à poursuivre le mouvement de protestation.