Au regard du rendement sportif toutes disciplines confondues, il est certain que le sport national vit une véritable crise de résultats. Certes, parfois, on assiste à quelques sursauts de part et d’autre, mais qu’on peut attribuer à des exploits exceptionnels dus à des performances et efforts personnels de quelques athlètes ou certaines équipes. Dans ce sens on peut citer le boxeur Mehdi Ouatine, Iguider en athlétisme ou Jawad Gharib, l’équipe nationale de handball ou encore les champions du handisport qui se sont distingués aux dernières Olympiades. Depuis belle lurette, le sport national a régressé au point que nos représentants ont totalement perdu leur place sur la scène internationale, continentale voire arabe dans différentes disciplines où notre présence était incontestable à plusieurs niveaux : athlétisme, tennis, rugby ou foot pour ne citer que ces disciplines.
Un constat alarmant nécessitant une réflexion profonde et une attention particulière. Certains incrimineront les politiques sportives qui ont sévi depuis des décennies. Politique d’apparat qui privilégiait l’entretien de quelques athlètes de circonstances et négligeait un travail de base plus rentable à long terme et susceptible d’assurer une relève et une continuité au sport national.
Cependant, ce recul reste en grande partie la conséquence incontournable de la négligence depuis des années du sport scolaire. Les lycées, les collèges et les universités ont toujours constitué un véritable vivier de champions et la principale source d’approvisionnement pour les clubs qui sont les assises de tout essor sportif. Les compétitions sportives scolaires, les championnats inter-établissements ou entre délégations, les championnats scolaires produisaient ainsi une palette de stars en herbe qu’il suffisait de parfaire au sein des clubs et des équipes nationales. En basket, handball volleyball, gymnastique et athlétisme, la majorité des sportifs qui faisaient les beaux jours et des clubs et des sélections, étaient issus de ces manifestations sportives scolaires. Et ce n’est pas la création d’une fédération de sport scolaire ni la masse horaire réservée au sport à l’école ni le budget accordé à la chose sportive scolaire qui pourront redonner au sport scolaire la place qui lui revient. Il ne suffit pas non plus d’élaborer des recommandations lors des assises sportives pour les oublier dans les tiroirs du ministère, mais il faut passer à l’action pour élaborer une véritable politique sportive à l’école.
Aujourd’hui, il y a rupture. Le trait d’union entre l’école et le sport n’est plus de mise. Et du coup, plusieurs disciplines sportives vivent un déficit en ressources humaines. Elles ne sont plus « alimentées» en champions scolaires.
La crise qui sévit est partiellement liée à cette défaillance. Il est temps, aujourd’hui plus que jamais, de réhabiliter le sport scolaire en lui redonnant la place qu’il occupait sur la scène sportive nationale. Il urge donc de le ressusciter à travers la réactivation des championnats scolaires du primaire à l’universitaire. Sans quoi, notre sport manquera toujours de cette pépinière capable de lui fournir les talents et la gloire.