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"Le braconnage résulte d'un calcul entre les bénéfices attendus et la prise de risque: retirer les cornes retire la motivation", explique à l'AFP Raoul du Toit de l'Association locale Lowveld Rhino Trust.
Les cornes de rhinocéros, pourtant composées de la très banale kératine, s'arrachent à prix d'or en Asie pour leurs vertus aphrodisiaques supposées ou pour servir d'ornement.
Des réseaux internationaux de braconniers ultra-équipés se sont développés ces dernières années et sont en train de décimer les populations d'Afrique australe.
Face à leur brutalité, le Zimbabwe qui n'abrite plus que 700 rhinocéros noirs et blancs contre un pic de 3.000 au début des années 1980, a décidé de recourir aux grands moyens et de priver ces grands mammifères de leurs cornes.
A Chipinge, le Lowfeld Rhino Trust suit toujours le même mode opératoire.
Pendant plusieurs jours, des pisteurs suivent la trace des rhinocéros.
Une fois repéré, des vétérinaires débarquent par hélicoptère pour tirer un puissant somnifère sur l'animal.
L'équipe de "découpeurs" entre alors en scène, tranche les deux cornes, donne un antidote au rhinocéros et quitte les lieux à toute vitesse pour éviter le poids de sa fureur.
La procédure ne cause aucune souffrance à l'animal, mais elle coûte cher, elle est difficile à organiser et présente des risques compte-tenu de la dangerosité des rhinocéros.
Plus ennuyeux, elle n'est pas efficace à 100%. Comme les ongles, la corne repousse et certains braconniers sont prêts à tuer pour deux centimètres du précieux ornement, qui s'achète jusqu'à 20.000 dollars le kilogramme.
"Couper les cornes n'est pas suffisant, il faut l'associer à d'autres stratégies", explique Geoffreys Matipano, coordinateur national de la protection des rhinocéros.
Au Zimbabwe: la panoplie de lutte inclut l'installation de puces électroniques sur les animaux, le renforcement des patrouilles à pied équipées d'armes d'assaut pour parer à toute attaque, et l'infiltration des réseaux criminels.