La valse de changements de statut passée, la chaîne prend alors une orientation plus sereine étoffant et dynamisant son offre au fil des années.
Pourtant, bien que « leader sur le marché avec une part d’audience supérieure à 25% », il va falloir désormais repenser certains points de sa stratégie pour prétendre s’imposer dans un environnement audiovisuel fortement concurrencé par les chaînes satellitaires.
Dans cette perspective, la chaîne propose une nouvelle stratégie dont les principaux axes ont été dévoilés au cours de cette rencontre. Au cœur de ce changement, une nouvelle programmation qui entend accorder une part importante à l’information de proximité et faire de la chaîne une « télévision miroir » explorant des thématiques proches des préoccupations des citoyens. « On ne peut pas être une télévision marocaine si les Marocains ne s’identifient à travers notre chaîne. On doit être une chaîne qui observe la société et l’accompagne », a souligné Salim Cheikh. Des résolutions qui se traduisent (ou se traduiront) concrètement par de nouveaux rendez-vous (débats plus interactifs, magazines de proximité, divertissements fédérateurs, parodies du monde de la télévision, etc.) et la multiplication de fictions marocaines, énumérés par le premier responsable de la chaîne.
L’un des changements phare de cette stratégie est sûrement le doublage de plusieurs fictions étrangères en darija. Une première dont les téléspectateurs devaient juger le professionnalisme très prochainement. A propos des fictions, le patron de la chaîne a attiré l’attention des auditeurs en ces termes : « Il faut multiplier le budget par huit à chaque fois qu’on veut remplacer un fiction étrangère par une fiction marocaine », soulignant que tous ces changements devaient avoir une équivalence dans les différentes entités du groupe (2M Monde, 2M Radio, 2M.TV, Sur La 2, Studio 1200…)
Concernant des subventions versées par l’Etat à la chaîne, le directeur a déclaré que « la philosophie de la subvention de 2M doit évoluer. Je pense qu’il faut revoir cette logique, l’idée étant de sortir des ces subventions pour entrer dans une logique de contrat-programme », a-t-il dit, soulignant que le groupe était proche de l’équilibre et qu’il couvre une part importante de ses charges grâce à ses revenus publicitaires. « On utilise au minimum l’argent des contribuables et des efforts sont faits pour rationaliser les charges sans que cela touche aux acquis sociaux et à la qualité des contenus », a-t-il rassuré.
Enfin, à ceux qui craignent une nouvelle privatisation de la chaîne, Salim Cheikh s’est contenté de rappeler qu’une telle décision était du ressort de l’actionnaire principal qui n’est autre que l’Etat et que « le rôle du management de 2M est d’améliorer la qualité de la chaîne » et que des démentis ont été apportés sur ce sujet.