Pour la prévalence des droits et contre toutes les formes de régressions

Les droits de l'homme à la tête des priorités de l'USFP


Nouri Zyad
Lundi 3 Octobre 2016

Il n’y a pas de démocratie sans respect des libertés fondamentales. Le rôle des acteurs du jeu démocratique - partis politiques, institutions, société civile - reste la pierre angulaire de tout système politique se voulant démocratique. Or, avec le gouvernement Benkirane, la situation est tout autre. Au nom de la majorité, on avait bafoué, un mandat durant, les droits des autres formations, notamment l’opposition. Une preuve de taille : le nombre de lois votées à l’arithmétique sans avoir à se soucier de l’avis de l’opposition. Une disposition constitutionnelle a été, dans ce sens, violée et mise à l’écart et à bon escient, à savoir l’approche participative, proclamée dans la déclaration gouvernementale présentée solennellement au Parlement devant tous les partis politiques.  Un témoignage qui ressemble plutôt à une autocritique émane de Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, allié principal du PJD au gouvernement : « Nous avons failli au devoir du respect de l’approche participative, sur pas mal de dossiers ». La messe est dite.
Revenons au volet des libertés et des droits humains, pour montrer que le gouvernement «barbu » a accusé une nette régression en la matière. Les indicateurs sont nombreux et l’on peut citer juste quelques-uns comme la multiplication des cas d’atteinte à l’intégrité physique des citoyens dans les espaces publics, ainsi que l’interdiction de toutes les formes de protestations. Une régression par rapport au souffle de liberté apporté par le gouvernement El Youssoufi. 
Dans le même contexte, on remarque un acharnement inexplicable, sous-tendu par une vision d’extrême droite, contre l’action syndicale. Les droits sociaux furent bafoués par les patrons et le gouvernement et annihilés par des mesures et des lois inappropriées au principe de l’Etat de droit. La loi sur le droit à la grève s’avère plutôt une loi de non-droit. Le gouvernement est, dans ce cas de figure, très cohérent, dans la mesure où le dialogue social bien mis sur les rails depuis le gouvernement El Youssoufi, perd de sa vigueur avec Benkirane qui mène une attaque impitoyable contre les droits des classes laborieuses et des classes à revenus limités. Rien que pour cette fin de mois, les fonctionnaires ont constaté des prélèvements sur leurs salaires déjà faibles. 
Et c’est un tout indivisible. Les régressions se manifestent facilement au niveau des  organisations et associations n’ayant pas pu recevoir, comme le stipule la loi, leur document de dépôt de dossier ni de reçu légal de création.  Même les journalistes ne sont pas épargnés, puisque la lutte de plusieurs décennies, préconisant la fin des peines privatives de liberté, a été considérée par ce gouvernement, comme nulle et non avenue. On supprime ces peines du Code de la presse, mais on les intègre, sans scrupules, dans le Code pénal, afin de museler les médias qui creusent bon an mal an, leur sillon pour plus de liberté. 
Et pour boucler la boucle, on ignore les efforts et les initiatives en matière des droits humains par une institution nationale, régie par des normes internationales, notamment les textes de Paris, à savoir le Conseil national des droits  de l’Homme (CNDH). Il n’y a pas d’avis promulgué par le conseil qui réunit pourtant toutes les formations et composantes sociétales, qui a eu un sort prometteur. Bien au contraire, les membres du gouvernement, notamment les « frères » de Benkirane ont mené une campagne visant à décrédibiliser le Conseil et minimiser l’impact et l’ampleur du travail produit, pourtant bien loué à l’étranger et par des  institutions et instances des droits humains de renom.
Le même sort a été réservé aux décennies de lutte pour instaurer la culture et les mesures à même d’assurer l’équité et la parité, pourtant reconnues par les dispositions de la Loi fondamentale de 2011. On dirait que la ministre Bassima Haqqaoui défend les droits des machistes de son parti, plutôt que de prendre la défense des femmes de son pays. 
Contre toute cette armada digne de partis d’extrême droite, l’USFP entend réitérer d’abord sa position de principe, que résume son appel solennel pour le respect des libertés et des droits humains tels qu’ils sont reconnus à l’échelle internationale. Dans ce cadre, il souligne sa prédisposition à travailler de concert, sur ce chantier, avec les organisations des droits humains, à leur tête le CNDH, ainsi que l’instance de lutte contre toutes les formes de discrimination et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger. Il y a lieu aussi de reprendre la mise en application des recommandations de l’ancienne Instance équité et réconciliation, en assurant de mettre fin à tous les agissements relevant du passé, notamment en ce qui concerne la gouvernance sécuritaire. Dans ce contexte, nous allons tout faire pour poursuivre notre lutte en vue de  dévoiler les cas de disparition forcée, notamment celui de notre martyr Mehdi Ben Barka. 
Ainsi, les mesures prises par l’USFP s’inscrivent en droite ligne du mouvement des droits de l’Homme au Maroc, et tendent à mettre fin aux régressions en la matière depuis l’arrivée du gouvernement Benkirane, qui fait prévaloir, plutôt, une approche obsolète et  rétrograde. 
 


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