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`Dans cette optique, une étude de faisabilité a été largement entamée par Michel Tarrier. Cette étude avait pour finalité de s'assurer de la pertinence globale du projet, de son opportunité avec l'époque et de sa compatibilité avec les demandes locale, nationale et étrangère. Elle résulte de moyens analytiques théoriques, étayés de plusieurs phases d'enquêtes réalisées auprès d'un panel représentatif des acteurs concernés.
Si ce choix s'est porté sur cette belle ville pour abriter cette MEEM, initiée et conçue depuis 1997 déjà par le naturaliste et entomologiste français : Michel Tarrier, c'est qu'il n'y a pas de meilleur symbole pour illustrer la possible harmonie entre l'Homme et la Nature. Mais, selon Michel Tarrier, face à une fréquentation croissante, voire envahissante en saison, le site doit désormais bénéficier d'une gestion plus rapprochée, dont les autorités sont parfaitement conscientes. La mise en place d'un tel projet, à vocation autant attractive que didactique, constituera donc la judicieuse opportunité de sauvegarde du legs bio-patrimonial que représentent le Val d'Ifrane et ses alentours.
En effet, situées au sein de l'étage bioclimatique humide de l'Atlas, Ifrane et sa région, sont connues depuis fort longtemps pour leurs peuplements végétaux et animaux remarquables, exceptionnellement riches en endémiques et sub-endémiques. Véritable réminiscence du "Jardin des délices", comme disait M.Tarrier, nombreux sont les naturalistes qui s'y rendent pour leurs études.
Le célèbre entomologiste anglais Harold Powell y tenait officine jusqu'en 1950 ("La pharmacie des Lycènes"). Noyée dans les arbres, la ville apparaît comme un parc : lacs, cours d'eau, prairies florifères, cèdres et chênes centenaires, frênes, erables, oiseaux, papillons sont un cadre de vie, hors pair. Les hauts indices en vigueur, tant de biodiversité que de populations en font un réservoir génétique, de premier plan, et ont présidé à la classification conservatoire du Parc national d'Ifrane.
Selon notre ami Michel Tarrier, l'initiateur du projet en question, l'objectif et la vocation principale de la MEEM sont la sensibilisation, à travers une telle "vitrine", du grand public aux questions de l'environnement, particulièrement les scolaires, donc une tâche d'éducation – et de proximité-. Pour ces élèves, des stages et journées (classes vertes) seront préalablement planifiés selon un programme de thèmes (intra et extra muros), éventuellement en concertation avec le ministère de l'Education nationale. Le fort potentiel de la zone de chalandise d'Ifrane, avec les métropoles de Fès, Meknès, Rabat, Casablanca, est un facteur hautement favorable pour un accès évident des écoles et collèges tant publics que privés. Une modeste participation financière sera demandée aux parents pour la visite et, pour les secteurs les plus défavorisés comme les écoles de villages, une subvention pourra être obtenue auprès des différentes associations et fondations nationales. L'existence de multiples colonies de vacances dans les proches environs (Imouzzer-Kandar, Ras-el-Ma, Azrou, Tioumliline, Ifrane, etc) représente un apport complémentaire lors des vacances d'été. Le ministère du Tourisme peut aussi être impliqué. Ifrane est une étape touristique notoire et en plein essor, très fréquentée par le tourisme individuel, de plus en plus par le tourisme "vert" et largement exploitée par les tour-opérateurs (plusieurs dizaines de cars de tourismes y font quotidiennement étape, notamment entre les villes impériales et le Sud).
C'est aussi une station de ski (Michliffen) et d'entraînement sportif de haut niveau. La prestigieuse Université internationale Al Akhawayn, assure un flux d'étudiants, d'intellectuels et d'universitaires cosmopolites. Enfin, Ifrane reçoit durant les week-ends, périodes de congés et de vacances des milliers de visiteurs avides de loisirs et de repos. Ce dernier échantillonnage est essentiellement composé de citadins de milieu social assez aisé et de moins de trente ans. Une autre mission est la mise à disposition pour les spécialistes, universitaires (universités d'été) et professionnels d'un lieu de rencontre, de travail et d'une base de données, d'une plate-forme d'échanges et de consultations des connaissances (par exemple à travers la partie scientifique de notre site Internet).
Un rôle de support physique, "sur le terrain", au dialogue nécessaire entre le Maroc et les représentants des diverses instances internationales dispensatrices de fonds et techniques, liées à la cause environnementale, sera aussi l'un des objectifs poursuivis.
Malheureusement, on vient d'apprendre que, pour des raisons qu'on ignore encore, la ville d'Ifrane n'a pas eu droit à ce grand honneur d'accueillir la MEEM au Val d'Ifrane puisque dans le cadre de la coopération du Maroc avec le gouvernement wallon (Belgique), le projet en question est reformaté, rebaptisé sous le nom de "La maison de la cedraie" et implantée au cœur de la cédraie, au sein même du Parc national d'Ifrane, modifications auxquelles n'adhère pas l'auteur du projet Michel Tarrier, et (NDR) nous-même d'ailleurs, qui soutenons l'idée d'une MEEM à Ifrane et nulle part ailleurs surtout quand on sait pertinemment que l'implantation de ladite "Maison" au cœur de la cédraie risque de nuire à celle-ci aussi bien par la mécanisation du domaine forestier qui en résultera (voitures et autocars) que par le renforcement de la présence humaine (touristes et visiteurs entre autres) en pleine forêt, chose qui portera sûrement atteinte aux cèdres (risques de pollution et de feux de forêt) et à la quiétude de la faune et la flore qui y vivent et ça serait dommage car, comme disait Victor Hugo : " C'est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas". D'autre part, il y a lieu de noter que Michel Tarrier, l'initiateur du projet, n'adhère pas à ces modifications car selon lui
- La vocation initiale était l'écologie et non la stricte foresterie ;
- Le projet portait sur la globalité des écosystèmes du Maroc et non sur celui de la seule cédraie, écosystème monotone, de maigre diversité et ne convenant guère à une présentation didactique et attractive du biopatrimoine marocain ;
-L'implantation des bâtiments, dans une cédraie plus éloignée d'Ifrane, risque de nuire gravement au succès de l'entreprise. Le terrain initialement choisi et suffisamment en marge de la cédraie réunissait tous les paramètres recherchés, notamment une très riche diversité, la présence d'eaux vives et un accès évident pour les visiteurs.
Ceci dit, nous osons espérer qu'avec le nouveau coup d'envoi donné par S.M. le Roi Mohammed VI à la protection des écosystèmes du Maroc en général et de celui du Val d'Ifrane qui aura enfin son plan d'aménagement et de gestion en particulier, le projet de la MEEM d'Ifrane verra le jour au Val d'Ifrane comme prévu au départ.