Quelques heures d'analyses ont suffi aux experts réunis dans un laboratoire militaire près de Toulouse (sud-ouest de la France) pour confirmer que le flaperon charrié par la mer a dérivé sur plusieurs milliers de kilomètres à partir de l'endroit de l'océan Indien où l'avion s'est abîmé, a déclaré Najib Razak au milieu de la nuit à Kuala Lumpur.
Le parquet de Paris, qui enquête car quatre victimes sont françaises, s'est montré plus prudent. Serge Mackowiak, procureur de la République adjoint de Paris a plutôt évoqué de "très fortes présomptions" précisant tout de même que la pièce "provient bien d'un Boeing 777, en raison de ses caractéristiques techniques".
La disparition du Boeing 777 avait soulevé l'un des plus grands mystères de l'aviation civile, entraînant de colossales opérations de recherches et nourrissant toutes sortes d'hypothèses, telles des théories du complot.
La provenance de ce fragment d'avion appelé flaperon découvert la semaine dernière sur un rivage de La Réunion, île française de l'océan Indien, faisait peu de doutes : les autorités malaisiennes avaient affirmé dès dimanche qu'il s'agissait d'une pièce de Boeing 777. Or, depuis la mise en service du modèle en 1995, seuls deux autres Boeing 777 ont été impliqués dans des accidents mortels, tous deux intervenus loin de l'océan Indien. Les autorités australiennes, qui dirigent les opérations de recherches dans l'océan Indien, ont indiqué jeudi être certaines de chercher l'avion de Malaysia Airlines au bon endroit.
La découverte du fragment d'aile "semble bien montrer que l'avion s'est abîmé, plus ou moins là où l'on pensait qu'il était tombé, et cela montre pour la première fois que nous sommes peut-être un peu plus près de résoudre ce mystère déconcertant", a déclaré à la presse le Premier ministre australien Tony Abbott.
Après avoir démontré ce lien quasi certain avec le Boeing assurant le vol MH370, l'expertise entamée mercredi après-midi dans un laboratoire militaire, à laquelle participent des experts français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et leurs homologues malaisiens, va se poursuivre.
Reste notamment à rechercher des indices sur les causes de l'accident. L'avion a-t-il été détruit en vol ou s'est-il désintégré en percutant la surface de l'océan ?
D'après certains chercheurs, l'espèce et l'âge des crustacés accrochés sur le volet ainsi que sur les restes d'une valise découverts sur la même plage que le morceau d'aile pourraient notamment permettre de déterminer combien de temps la pièce d'avion a séjourné dans l'eau, la température de cette eau, par où elle a cheminé.
Ce qui livrerait des indices sur une zone dans laquelle relancer la recherche d'éventuels autres débris.