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D’après certains médias, les automobilistes ont versé à l’Etat quelque 10 milliards de dirhams durant les huit premiers mois de cette année. Un montant qui ne concerne que la taxe intérieure de la consommation (TIC) appliquée au carburant et la TVA à l’importation appliquée également au même produit. Cette dernière taxe, précisent les médias en question, est payée par les automobilistes, et non par les importateurs, étant donné que la TVA n’est appliquée qu’au consommateur final.
«Cela ressemble plutôt à un débat byzantin. Les deux parties s’accusent mutuellement alors que leur responsabilité est notoire», précise Hicham Attouch, professeur d’économie (FEM) à l’Université Mohammed V- Souissi. Et de poursuivre : «Le montant de 10 milliards de DH révélé reste une somme dérisoire et ne dévoile qu’une infime partie de la réalité. En effet, personne ne sait selon quelle modalité ont été faits ces calculs».
Notre source estime que l’Etat et les distributeurs des hydrocarbures cultivent l'opacité et la culture du secret. «Il est difficile de savoir aujourd’hui quelle est la composition des prix, leur prix d’achat réel sur le marché, la valeur ajoutée sur laquelle sont comptabilisées les taxes et comment est calculée la marge des bénéficiaires, qu’ils soient les fournisseurs ou distributeurs ». Et d’ajouter : « Le manque de transparence concernant également le nombre de fournisseurs existe, les circuits de distribution réels, les dates de contrats, les prix appliqués et les prix des importations du Maroc en carburants. Et en l’absence d’accessibilité à l’information dans ce domaine, les accusations entre l’Etat et les distributeurs resteront monnaie courante alors que le consommateur doit être avisé puisqu’il s’agit de son droit d’accéder à l’information. A vrai dire, le consommateur est mis à l’écart».
Hicham Attouch va plus loin. Il pense que l’origine du problème réside dans le fait que l’Etat a procédé à la libéralisation du secteur sans mettre en place une instance de régulation. «On voudrait savoir qui assume ce rôle aujourd’hui. Est-ce le ministère délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance ? Absolument pas puisque ce département qui est censé jouer ce rôle de gendarme ne peut pas être juge et partie à la fois. Ce ministère a pour rôle de superviser ce secteur notamment après sa libéralisation. Pourtant, la responsabilité de contrôle reste partagé entre plusieurs départements ministériels. Il s’agit d’une affaire du gouvernement et non d’un seul ministère», nous a-t-il précisé.
Et en l’absence de cette instance régulatrice, les distributeurs ont les mains libres d’instaurer les prix qui leur conviennent. «On assiste aujourd’hui à une concurrence monopolistique. En d’autres termes, on a affaire à un oligopole comme en attestent les prix appliqués à la pompe. En fait, les prix entre les différents distributeurs ne dépassent pas quatre centimes. Alors que ces distributeurs s’approvisionnent auprès de divers fournisseurs et à des dates distinctes». Et de conclure : «Il suffit d’observer les prix appliqués dernièrement. On a assisté à des hausses mais rarement à des baisses. Et même celles-ci n’ont été que de quelques centimes».