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Miniter, qui a visité les camps de Tindouf en 2010, constate que les populations qui y vivent "ont de bonnes raisons de vouloir s'extraire à la précarité d'un environnement (...) qui est sous l'emprise d'un système dictatorial, qui rappelle l'Allemagne de l'est du temps de la Guerre froide", ajoutant que des milliers de Sahraouis ont réussi à s'évader bien qu'ils risquent des représailles de la part du polisario.
Mettant en avant la prospérité et l'essor que connaissent les provinces du Sud, l'auteur de l'article indique que le Maroc a consenti un important effort financier dans les provinces du sud depuis 1975 pour la construction de routes, d'hôpitaux, d'aéroports et de logements. Miniter met, d'autre part, en garde contre le désespoir d'une jeunesse privée de ses droits et des opportunités d'emploi dans les camps de Tindouf, notant qu'il s'agit là d'un réservoir pour les recruteurs d'Al-Qaeda dans le Maghreb islamique (AQMI), qui cherche à tisser sa toile de la terreur sur toute la région. "Ce groupe, spécialisé dans les opérations de prise d'otages contre les ressortissants européens, mène des attaques contre les armées et la police à travers l'Afrique du nord", rappelle-t-il, en mettant en garde contre les dangers "pour les intérêts des Etats-Unis" de la montée en puissance d'AQMI.
Dans un reportage sur les camps de Tindouf publié dans le premier numéro de la version francophone du magazine US Foreign Policy, Miniter avait décrit un environnement "livré à l'anarchie, dans lequel les dirigeants des séparatistes n'arrivent pas à assurer un semblant d'ordre, situation exacerbée par un manque d'infrastructures et par l'absence d'un pouvoir légitime".
Miniter soulignait, dans ce cadre, qu'une simple visite dans les camps de Tindouf démystifie les revendications des dirigeants des séparatistes, expliquant que la caste dirigeante du polisario, y compris son chef Mohamed Abdelaziz, "a un intérêt économique à vouloir faire perpétuer le statu quo, au détriment même des populations qui, elles, croupissent dans les camps".
L'auteur de l'article soutient encore que l'Algérie, qui offre un abri sur son territoire au polisario, "a aussi un intérêt à faire perdurer le conflit du Sahara", dans sa quête "d'un semblant de leadership au Maghreb". "Il y a fort à parier que l'argent, la politique et la crédulité sont pour beaucoup dans la perpétuation d'un conflit inutile", notait Richard Miniter, qui est l'auteur de deux bestsellers sur la liste du New York Times, intitulés "Losing Ben Laden" (Perdre Ben Laden) et "Shadow War" (Guerre de l'ombre).