Symbole d’une culture d’un éclectisme pointu et d’un goût sûr. Ces indications élémentaires suffisent pour s’embarquer dans cet univers. Ses écrits représentent un acte de foi, une longue transmission. Ainsi convient-il d’accepter de ne jamais pouvoir véritablement en comprendre tous les entrelacs et les subtilités rythmiques et mélodiques que traduit la musicalité de ses œuvres. Pour se faire, il se permet d’intervenir très discrètement pour apporter çà et là une précision, un commentaire, une petite pique, ce qui fait que le lecteur se prend au jeu de ses personnages ou que ceux-ci le dominent.
Bien qu’il soit flatté par les journalistes, écrivains, professionnels, critiques qui l’évoquent presque toujours en des termes élogieux, notre bonhomme garde toujours les pieds sur terre. Né le 8 octobre 1950, à Bab Taza, province de Chefchaouen, il a fait ses études au lycée Kadi Ayyad à Tétouan où il a obtenu son Baccalauréat en 1968. Au cours de la même année, il a commencé à publier dans le journal « Al Kifah Al Watani ». Parmi ses oeuvres les plus connues, on retient notamment « Kana Wa Akhaouatouha », « Dalil Al Ounfouane », « Bab Taza », « Le Parti d’Istiklal (1944-1982) » et « La Gauche au Maroc (1970-1974) », ainsi que son roman autobiographique « L’Ecriture et l’Existence».
Bref, pour les critiques dont la pondération proverbiale n’a d’égal que le sérieux, Abdelkader Chaoui est une plume libre, critique et douce-amère. Certes, il a marqué et marque toujours les esprits. Il est tout simplement un homme de lettres qui a propulsé la littérature marocaine dans des sphères imaginaires et lumineuses. Résultat : un Maroc qui affirme sa différence par la voix de ses écrivains.