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Merveilleusement dominée par les mains de l'artiste, cette série de tableaux transperce tout amateur d’arts plastiques. L'apparente sobriété que notre peintre déploie dans la distribution des éléments rend ses œuvres très attractives. Celle-ci pourrait être comprise comme une rationalisation de l'espace. Toutefois, la spontanéité et la liberté se dégagent de ses œuvres. C'est d'ailleurs la très grande force de Chrif Bilal qui, pour Lucien Viola, «est l'espoir de l'art contemporain marocain».
Bien qu'elles soient empreintes de formes architecturales, ses œuvres constituent une richesse qu'il convient d'apprécier avec douceur. Car, la valeur intrinsèque de chacune d'elles s'additionne aux autres et toutes s'enrichissent mutuellement. Toutes ces pièces font foi d'une leçon de peinture différente et belle. Une harmonie qui crée une façade et une nouvelle entité.
«Certes, il est possible de repérer dans certaines de ses œuvres des formes architecturales facilement identifiables (coupoles …) mais l'artiste, dans sa liberté de créateur, prend bien soin de ne jamais les restituer selon la logique de la mimésis», avance le critique d'art Mohamed Rachdi. Et d'ajouter que « la référence au bâti architectural n'existe donc pour Bilal que dans sa capacité à instaurer des spatialités picturales inédites. En effet, chez l'artiste, l'espace architectural se contente de prêter ses formes à l'espace pictural où s'édifie une nouvelle construction spatiale dotée d'une logique intrinsèque».
Cette exposition se propose au premier abord comme une curieuse articulation de l'art contemporain marocain. Somme toute, assez de motifs virent à l'abstraction, ou de flots de peinture chez Bilal maculent la surface en évoquant un brouillage de l'image. Et ce, en fonction des stratégies mises en œuvre pour chaque tableau et du plus ou moins grand tressage des éléments en présence. « L'on ne peut saisir toute l'importance d'une telle démarche sans se référer aux questionnements suscités, depuis les Cubistes, par la notion même de représentation de l'espace. Le réel n'est à considérer chez Bilal que comme un simple prétexte pour travailler à la définition libre et autonome d'un nouvel espace artistique où s'affirme la spécificité plastique», conclut le critique Mohamed Rachdi.
Cette exposition, en outre, instille déjà un sentiment à la fois de proximité magique, invisible et insoupçonnée chez l'observateur. Certes, un motif à déloger nos yeux, si peu noble que l'on a du mal à l'imaginer présent, noyé dans une surface treuillée a priori abstraite. Tout se passe comme s'il fallait conjurer un péril en évitant l'insistance d'un motif si familier et connoté.