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Pionnier des Afro-Américains à la télévision, humoriste adulé, incarnation du père idéal, philanthrope,... Bill Cosby fut tout cela avant de voir son image entachée de dizaines d'accusations d'agression sexuelle et par son inculpation formelle mardi.
"Cosby a clairement été l'une des figures majeures de la culture populaire américaine de la seconde moitié du XXe siècle", constate Robert Thompson, professeur à l'université de Syracuse.
L'acteur aujourd'hui âgé de 78 ans, apparu avec une démarche fragile lors de son inculpation mardi, a fait tomber les barrières raciales à la télévision en devenant le premier acteur noir à tenir un rôle principal dans une série à succès, "I spy", et à décrocher un Emmy Award du meilleur premier rôle dramatique. Il l'a gagné trois années de suite entre 1966 et 1968.
"C'était un rôle (d'agent-secret) digne et intelligent et il y en avait peu pour les acteurs noirs à la télévision dans les années 60", remarque Robert Thompson.
Sa carrière a ensuite oscillé entre le cinéma ("Uptwon Saturday night" avec Sidney Poitier en 1974, "Bob et Carole et Ted et Alice", ...) et petit écran, jusqu'au "Cosby Show", qu'il a créé et qui a été diffusé entre 1984 et 1992.
Cette série sur une famille bourgeoise aisée et unie autour de la figure patriarcale de Cliff Huxtable, un gynécologue respecté et plein d'humour, a valu au comédien deux Golden Globes, entre autres récompenses, devenant "l'un des programmes au plus grand succès de l'histoire de la télévision", remarque M. Thompson.
Père fantasmé
Cosby a ensuite produit "Campus Show" entre 1987 et 1993, sur la vie d'étudiants, continuant à chroniquer sous une lumière positive la vie de la communauté afro-américaine.
"Avant le 'Cosby Show' on n'avait jamais vu (à la télévision) des familles noires aisées", fait remarquer Shanice Joseph, jeune journaliste qui chronique la vie de son quartier de Los Angeles, Watts.
"Quand j'ai grandi, mes amis et moi avions autour de nous des familles brisées, alors il était important de voir qu'il y avait des exceptions à cette norme", ajoute-t-elle, rapporte l’AFP.
Avec son image de père idéal qui hors écran faisait l'apologie de valeurs familiales et enjoignait les jeunes noirs à rester scolarisés, il avait atteint un statut de modèle dans la communauté afro-américaine.
Sa chute n'en est que plus traumatique.
"Il n'y a qu'à écouter Larry Wilmore", l'animateur vedette noir de Comedy Central, "depuis le début du scandale, il ne cesse de l'accabler, parce qu'il se sent trahi. Mais l'affaire Cosby dépasse une seule communauté", juge Robert Thompson.
L'ex-légende télévisuelle est dorénavant regardée comme un potentiel violeur en série, accusé par une cinquantaine de femmes d'agressions sexuelles et parfois de viol sous l'emprise de drogues ingérées à leur insu par ses victimes.
Pour Aya de Leon, qui enseigne dans le programme d'études afro-américaines de Berkeley, "le personnage qu'il a créé, Cliff Huxtable, était un fantasme, le père rêvé qu'aucun de nous n'a jamais eu", qui "vit dans un monde où le racisme n'existe pas et n'a pas besoin de travailler beaucoup".
L'histoire du vrai Bill Cosby, né dans une famille pauvre, est bien différente, fait-elle remarquer.
Né en 1937 à Philadelphie, Cosby a grandi entre une mère femme de chambre, un père cuisinier dans la Marine, et trois frères, qui s'est vite gagné une réputation de clown de la classe.
Après un passage lui aussi dans la Marine à la fin des années 50, il a décroché grâce à ses performances athlétiques une bourse à l'université Temple de Philadelphie, en 1961, avant de débuter comme comédien sur les scènes des théâtres d'improvisation.
Il fut longtemps administrateur d'honneur de son "alma mater" de Temple, avant de se voir limogé du conseil d'administration il y a un an au moment où les accusations d'agressions sexuelles ont commencé à pleuvoir.
Il a perdu beaucoup d'autres titres honorifiques qu'il avait reçus honorant son parcours, et presque tous ses soutiens médiatiques, comme la chanteuse Jill Scott ou la comédienne Whoopi Goldberg.
Sa femme Camille, avec qui il a eu cinq enfants dont l'un Ennis, a été tué par balles en 1997, continue à le défendre.
Sa carrière semble quant à elle dans les limbes, avec des spectacles pour beaucoup annulés tout comme l'émission de télévision qu'il préparait avec la chaîne NBC.
"Cosby a clairement été l'une des figures majeures de la culture populaire américaine de la seconde moitié du XXe siècle", constate Robert Thompson, professeur à l'université de Syracuse.
L'acteur aujourd'hui âgé de 78 ans, apparu avec une démarche fragile lors de son inculpation mardi, a fait tomber les barrières raciales à la télévision en devenant le premier acteur noir à tenir un rôle principal dans une série à succès, "I spy", et à décrocher un Emmy Award du meilleur premier rôle dramatique. Il l'a gagné trois années de suite entre 1966 et 1968.
"C'était un rôle (d'agent-secret) digne et intelligent et il y en avait peu pour les acteurs noirs à la télévision dans les années 60", remarque Robert Thompson.
Sa carrière a ensuite oscillé entre le cinéma ("Uptwon Saturday night" avec Sidney Poitier en 1974, "Bob et Carole et Ted et Alice", ...) et petit écran, jusqu'au "Cosby Show", qu'il a créé et qui a été diffusé entre 1984 et 1992.
Cette série sur une famille bourgeoise aisée et unie autour de la figure patriarcale de Cliff Huxtable, un gynécologue respecté et plein d'humour, a valu au comédien deux Golden Globes, entre autres récompenses, devenant "l'un des programmes au plus grand succès de l'histoire de la télévision", remarque M. Thompson.
Père fantasmé
Cosby a ensuite produit "Campus Show" entre 1987 et 1993, sur la vie d'étudiants, continuant à chroniquer sous une lumière positive la vie de la communauté afro-américaine.
"Avant le 'Cosby Show' on n'avait jamais vu (à la télévision) des familles noires aisées", fait remarquer Shanice Joseph, jeune journaliste qui chronique la vie de son quartier de Los Angeles, Watts.
"Quand j'ai grandi, mes amis et moi avions autour de nous des familles brisées, alors il était important de voir qu'il y avait des exceptions à cette norme", ajoute-t-elle, rapporte l’AFP.
Avec son image de père idéal qui hors écran faisait l'apologie de valeurs familiales et enjoignait les jeunes noirs à rester scolarisés, il avait atteint un statut de modèle dans la communauté afro-américaine.
Sa chute n'en est que plus traumatique.
"Il n'y a qu'à écouter Larry Wilmore", l'animateur vedette noir de Comedy Central, "depuis le début du scandale, il ne cesse de l'accabler, parce qu'il se sent trahi. Mais l'affaire Cosby dépasse une seule communauté", juge Robert Thompson.
L'ex-légende télévisuelle est dorénavant regardée comme un potentiel violeur en série, accusé par une cinquantaine de femmes d'agressions sexuelles et parfois de viol sous l'emprise de drogues ingérées à leur insu par ses victimes.
Pour Aya de Leon, qui enseigne dans le programme d'études afro-américaines de Berkeley, "le personnage qu'il a créé, Cliff Huxtable, était un fantasme, le père rêvé qu'aucun de nous n'a jamais eu", qui "vit dans un monde où le racisme n'existe pas et n'a pas besoin de travailler beaucoup".
L'histoire du vrai Bill Cosby, né dans une famille pauvre, est bien différente, fait-elle remarquer.
Né en 1937 à Philadelphie, Cosby a grandi entre une mère femme de chambre, un père cuisinier dans la Marine, et trois frères, qui s'est vite gagné une réputation de clown de la classe.
Après un passage lui aussi dans la Marine à la fin des années 50, il a décroché grâce à ses performances athlétiques une bourse à l'université Temple de Philadelphie, en 1961, avant de débuter comme comédien sur les scènes des théâtres d'improvisation.
Il fut longtemps administrateur d'honneur de son "alma mater" de Temple, avant de se voir limogé du conseil d'administration il y a un an au moment où les accusations d'agressions sexuelles ont commencé à pleuvoir.
Il a perdu beaucoup d'autres titres honorifiques qu'il avait reçus honorant son parcours, et presque tous ses soutiens médiatiques, comme la chanteuse Jill Scott ou la comédienne Whoopi Goldberg.
Sa femme Camille, avec qui il a eu cinq enfants dont l'un Ennis, a été tué par balles en 1997, continue à le défendre.
Sa carrière semble quant à elle dans les limbes, avec des spectacles pour beaucoup annulés tout comme l'émission de télévision qu'il préparait avec la chaîne NBC.