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Militant par excellence, mais également un talentueux romancier, Azmi Bichara est l’une des figures intellectuelles les plus connues dans le monde des lettres. Ce portrait aurait pu être éreintant s’il n’était pas un écrivain dont la dimension dépasse largement le cadre usé de la littérature palestinienne moderne.
Pour faire bonne figure, le 14éme Salon international de l’édition et du livre organisé annuellement à Casablanca, avait choisi de rendre hommage à L’intellectuel palestinien Azmi Bichara. « Il est un militant plasticien de la langue qu’il travaille comme un sculpteur et irise comme un peintre », avait souligné, l’écrivain et chercheur marocain Abelilah Belelqziz lors d’une rencontre organisée dimanche 10 février 2008 à Casablanca avec Bichara.
Dans le contexte actuel, on vit dans un bouleversement culturel et politique. Le monde arabe se plonge dans une terrible crise morale. Ravagé par les guerres, les attentats terroristes, la nation arabe s’enlise dans le sable mouvant de la consternation. Dans ces circonstances sensibles, la plume d’Azmi Bichara s’est forgée un chemin dans les éditions les plus prestigieuses. Fort est de constater la touche de militant dans ses œuvres. On y retrouve les multiples casquettes que ce bonhomme porte avec fierté. Il est l’intellectuel, le créateur, l’homme de lettres, le militant et leader nationaliste. On s’y perd très facilement. Il a écrit un bon nombre de textes philosophiques et politiques dont on retient notamment « La société civile : étude critique », «Arabes et Israël, vue de l’intérieur» « Propositions sur la renaissance arabe en panne». A son actif il compte également plusieurs œuvres littéraires comme « La barrière » et « Amours dans une zone d’ombre».
« Ses écrits politiques pour la défense de la nation palestinienne se distinguent par la beauté du verbe et la symbolique de l’expression», avait ajouté Abdelilah Belelqziz.
Dans ce sens, Azmi Bichara continue à braver les tabous et surmonter les obstacles objectifs qui compliquent sa démarche.
L’occupation, les restrictions des moyens d’expression et l’incapacité de la pensée philosophique dont souffre le peuple palestinien ne l’ont jamais découragé. Au contraire, ces facteurs lui ont insufflé une volonté forte et inébranlable. Il a su donc faire le bon choix : traduire ses sensations par le biais du genre littéraire.
« Transformer le désespoir en idéologie n’est pas permis car on tombera dans le narcissisme. ‘’Mais quant on réussi à convertir une situation désespérée en texte littéraire plaisant, il est dans ce cas toléré que le désespoir, de tout un chacun, investisse l’espace public », a expliqué Bichara, récipiendaire du Prix Ibn Rochd de la pensée libre en 2002.
Ses oeuvres demeurent hantées par les questionnements intellectuels les plus délicats. Et ce, en relation avec la situation sociale exigeant la définition de nombreux concepts de base. A savoir : la démocratie, le nationalisme et le panarabisme. « C’est une condition du processus de constitution de la nation», explique Bichara pour qui la lutte contre le sionisme a joué un très grand rôle dans l’orientation de sa pensée.
Mini-bio
Né à Nazareth en 1956, Azmi Bichara est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université de Berlin. Il est enseignant à l’Université de Birzeith et chercheur à l’institut Van Leer de Jérusalem. Il est cependant surtout connu pour son activité politique, qui l’a mené à se faire élire plusieurs fois comme député au Parlement israélien à la Knesset, sur la liste du parti Balad (Rassemblement national démocratique), dont il est le fondateur et le président. Son engagement de longue date pour les droits des Palestiniens de l’intérieur a plusieurs fois soulevé contre lui la vindicte des autorités israéliennes, comme en 2001, année où son immunité parlementaire a été levée pour des raisons purement politiques. Son écriture littéraire reflète les combats des Palestiniens de l’intérieur, mais aussi les contradictions auxquelles ils ont à faire face au quotidien. Check Point, première œuvre littéraire de Bichara, a été traduite chez Actes Sud (2004).