Une estimation initiale de 20 à 50 corps avait été annoncée jeudi après la macabre découverte en matinée. Le comptage, communiqué à l'AFP par le porte-parole Alexander Marakovits, a été rendu très difficile par l'état de décomposition avancée des corps.
Aucune information n'avait été donnée sur les identités, âges, pays d'origine des personnes qui se trouvaient dans le camion, dans l'attente d'une conférence de presse de la police de l'Etat oriental de Burgenland - où a été découvert le camion-. Le véhicule de 7,5 tonnes était immatriculé en Hongrie et portait le logo d'une entreprise de volaille slovaque. Son chauffeur a disparu dans la nature.
Les polices autrichienne et hongroise ont lancé une enquête conjointe.
Ce nouveau drame a été annoncé alors que la chancelière Angela Merkel participait à Vienne à un sommet avec les dirigeants des Balkans de l'Ouest, qui ont réclamé un "plan d'action" de l'UE pour contenir les migrants.
La police autrichienne devait préciser vendredi le nombre exact de corps en décomposition découverts la veille dans un camion, un drame qualifié "d'avertissement" par la chancelière allemande Angela Merkel qui a lancé un appel à l'Europe pour trouver une issue à la crise des migrants.
"Aujourd'hui est un jour sombre (...) ce drame nous affecte tous", a déclaré la ministre autrichienne de l'Intérieur Johanna Mikl-Leitner.
La police hongroise va se joindre à l'enquête, a annoncé Budapest. La chancelière a reconnu que les pays des Balkans de l'Ouest, traversés par les flux migratoires, faisaient face à d'"énormes défis". "Ce sont de futurs membres de l'Union européenne, il est de notre responsabilité de les aider", a-t-elle ajouté.
La Macédoine et la Serbie, deux des principaux points de passage des dizaines de milliers de migrants qui tentent de rejoindre l'Union européenne, ont appelé l'UE à adopter un plan d'action.
La "route des Balkans de l'Ouest" est empruntée par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure. En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent.
Sur les sept premiers mois de l'année 2015, le nombre de migrants aux frontières de l'Union européenne a atteint 340.000, contre 123.500 sur la même période de 2014, selon l'agence Frontex chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen.
En juillet, le nombre de migrants a triplé par rapport au mois précédent, atteignant le chiffre de 107.500, d'après Frontex.
En mer Méditerranée, plus de 2.300 migrants ont perdu la vie depuis le début de l'année en tentant de joindre les rives européennes, selon un bilan à la mi-août de l'Organisation internationale pour les migrations.