L'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de correspondants en Syrie, n'était pas en mesure de préciser si ces frappes aériennes avaient été menées lundi par des avions du régime du président Bachar al-Assad ou de son allié russe dans la ville d'Atareb.
Les sources sur lesquelles se base l'OSDH identifient les auteurs des frappes en fonction du type d'avion, de leur localisation et des munitions utilisées.
Atareb, située dans l'ouest de la province d'Alep et contrôlée par différents groupes rebelles, a été lundi la cible de trois frappes aériennes, a précisé l'Observatoire, malgré une "zone de désescalade" en place dans la région.
Le bilan n'a fait que croître depuis les raids, des blessés ayant succombé, dans une zone où les services de santé sont limités.
"Nombre de blessés sont décédés, portant le bilan à 61 morts, dont cinq enfants et trois policiers", a indiqué l'OSDH mardi. Le bilan précédent de l'Observatoire était de 53 morts.
Après ces raids, un photographe collaborant avec l'AFP a fait état de scènes de panique parmi les habitants tentant d'évacuer les blessés. Les destructions sont massives, avec des décombres de bâtiments jonchant les rues, a-t-il rapporté.
Atareb se trouve dans l'ouest de la province d'Alep (nord), dans une région faisant partie d'une "zone de désescalade", parmi les quatre instaurées à travers la Syrie, où des cessez-le-feu sont en principe observés entre les forces du régime et les rebelles.
Les "zones de désescalade" ont été négociées par les parrains internationaux des belligérants pour dessiner l'ébauche d'une solution durable au conflit.
Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont prôné lundi à Sotchi une avancée du processus politique en Syrie pour mettre fin à la violence.
Bien que la Russie soit un allié du régime de Damas à l'inverse de la Turquie qui soutient des rebelles, les deux pays ont travaillé ensemble ces deux dernières années pour mettre fin à la guerre, notamment par le biais du processus de paix d'Astana, au Kazakhstan, dont ils sont les parrains avec l'Iran.
Ces efforts communs ont notamment abouti à la mise en place de zones de désescalade dans certaines régions de la Syrie, permettant une diminution des violences sans jamais les faire cesser complètement.
La coalition menée par les Etats-Unis ne quittera pas la Syrie tant que les pourparlers sous l'égide de l'ONU à Genève n'auront pas progressé, a de son côté prévenu lundi le ministre américain de la Défense Jim Mattis.
"Il faut bien faire quelque chose maintenant à propos de ce bazar, et pas seulement s'occuper de l'aspect militaire et dire bonne chance pour le reste", a ajouté le ministre au cours d'un point de presse impromptu au Pentagone.
Les Etats-Unis et la Russie semblent loin d'un accord sur le renouvellement de la mission du groupe d'experts JIM, chargé d'enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, trois jours avant l'échéance de leur mandat, selon des diplomates à New York.
Moscou a déposé un projet de résolution au Conseil de sécurité proposant le prolongement pour six mois du mandat du JIM et le renvoi d'experts en Syrie pour enquêter sur l'attaque chimique le 4 avril à Khan Cheikhoun (plus de 80 morts). La Russie rejette les conclusions des enquêteurs qui ont estimé fin octobre que le régime syrien était responsable de cette attaque au gaz sarin.
Les Etats-Unis ont fait circuler une contre-proposition de texte, refusant de mettre en cause le rapport et réclamant un prolongement pour 18 mois de la mission des enquêteurs qui ont encore une soixantaine d'attaques chimiques présumées à étudier.
Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.