"Nous recevons des informations selon lesquelles plus de 3.000 personnes ont été déplacées la semaine dernière", a déclaré Mark Cutts, représentant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU en Birmanie.
Ces rares combats entre groupes ethniques, affrontant habituellement l'armée, opposent en Etat Shan le Restoration Council for Shan State (RCSS) et le Ta'ang National Liberation Army (TNLA).
Le RCSS fait partie des groupes ayant signé fin 2015 un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement. Le TNLA en revanche fait partie de ceux qui refusent de céder.
Les raisons du lancement des hostilités entre les deux groupes restaient obscures mardi. La plupart des 3.000 nouveaux déplacés en Etat Shan sont accueillis ces derniers jours dans des monastères et reçoivent de l'aide humanitaire de groupes comme la Croix-Rouge birmane. Parmi eux, 2.500 ont trouvé refuge dans la ville de Kyaukme, 800 autres dans la zone montagneuse de Mongwee.
Un député représentant l'Etat Shan, Kyaukme Sai Tun Aung, a soulevé la question de ces combats mardi devant l'Assemblée nationale.
Il a évoqué des habitants fuyant les violences, à pied, et des attaques contre les civils menées par "un groupe armé circulant dans la région", sans l'identifier.
Dès mi-novembre 2015, les combats avaient repris en Etat Shan entre l'armée et des groupes rebelles, moins de deux semaines après des législatives historiques remportées par le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi.
Celle-ci a promis de faire de la résolution des conflits ethniques, toujours vifs près de 70 ans après l'indépendance de la Birmanie vis-à-vis de l'Empire britannique en 1948, sa priorité.
Elle devra notamment trouver un moyen d'accorder plus d'autonomie à ces régions, une question compliquée par l'enjeu du contrôle des richesses naturelles comme le rubis ou les bois précieux.