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Le ministre a également indiqué que ce projet intégré inclut la construction d’un port spécial pour le transport gazier ainsi qu’une station de traitement tout en précisant que son département compte sélectionner les sociétés offrant les meilleurs services en matière de production et de distribution.
Pourtant, la réponse du ministre semble incomplète puisque nombreux sont les points d’interrogation qu’elle a passés sous silence. D’abord, pourquoi y a-t-il eu tellement de retard alors que le Plan gazier était censé être en place depuis janvier 2015 ? En fait, cette date a été fixée comme échéance par le gouvernement pour établir des contacts avec les principaux fournisseurs de gaz naturel liquéfié afin de signer des contrats portant sur la fourniture de gaz. Ces contrats représenteront un volume de trois à cinq milliards de mètres cubes de gaz naturel non liquéfié. Un retard fort difficile à expliquer puisque l’ancien ministre en charge de l'Energie, Abdelkader Amara, avait déclaré en 2016 qu’un nombre important de sociétés provenant de tous les horizons avaient manifesté leur intérêt pour le projet marocain de développement du gaz naturel. Les investissements nécessaires pour la mise en place du Plan gazier avaient été estimés à 4,6 milliards de dollars par Abdelkader Amara.
Le Maroc compte, en effet, une coopération entre des investisseurs privés et des institutions nationales et internationales et l’ONEE à même de lui permettre d’assurer le montage financier du projet ; les infrastructures à mettre en place nécessitant une enveloppe budgétaire de 2,4 milliards de dollars. Un terminal gazier devrait, en effet, être construit à Jorf Lasfar pour 800 millions de dollars. 600 millions de dollars supplémentaires seront nécessaires pour la construction d’une jetée maritime apte à d’accueillir les navires transportant du GNL et 400 autres millions de dollars seront dévolus à la construction d’une aire de stockage. Enfin, la construction d’un gazoduc permettant le transport du gaz nécessitera un investissement de 600 millions de dollars. Ce gazoduc aura une longueur d’environ 400 kilomètres et passera par Mohammedia et Kénitra. Les 2,2 milliards de dollars restants seront consacrés à la construction de centrales de l’ONEE fonctionnant au gaz (dites à cycle combiné).
Qu’en est-il également du «Code gazier», document qui constituera le cadre législatif préalable au lancement du projet «Gas to Industry» qui vise à étendre l’utilisation du gaz au secteur industriel et à le développer ? En fait, l’ancien ministre de tutelle avait déclaré en juin 2016 que ce Code qui a été élaboré en concertation avec les acteurs du secteur, aurait dû être transmis au Secrétariat général du gouvernement et soumis, par la suite, au Parlement en vue de son adoption. Seize mois plus tard, rien n’a été fait. Et nombreux sont les industriels qui se posent avec beaucoup d’inquiétude des questions sur le sort de ce document et ses principales dispositions. Pis, Aziz Rebbah, le nouveau ministre en charge du secteur, n’a pas jugé utile, jusqu’ici, de répondre à leurs sollicitations.
Et enfin, y a-t-il eu signature des incontournables conventions entre l’Etat, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et les partenaires marocains choisis pour définir les composantes du projet ? L’ONEE, qui participera à la transformation du gaz en électricité, a-t-il lancé, comme il était prévu en 2015, un appel d’offres pour la construction et l’exploitation de centrales électriques fonctionnant au gaz (à cycle combiné) ? En fait, il n’y a eu lancement que du seul avis d’appel d’offres international relatif à la sélection du conseiller financier du projet Gas to power.
D’autres interrogations concernent également la réalisation sur le site de Jorf Lasfar, d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de 2019. En fait, personne ne sait ce qui est advenu des études actuellement menées par le ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement et visant le développement d’une infrastructure de GNL. Celles-ci couvrent plusieurs volets dont l’évaluation des infrastructures à développer, l’identification des partenaires potentiels pour réaliser ces infrastructures, une analyse des modèles possibles d’organisation du secteur du gaz naturel basée sur un benchmark détaillé des pays ayant récemment développé leur système gazier, une proposition d’organisation de la filière au Maroc sur la base des enseignements des benchmarks internationaux et des spécificités du contexte marocain et une proposition de modèle de régulation de la filière et d’organisation du régulateur.
Des questions de plus urgentes puisque les premières centrales fonctionnant au gaz doivent être opérationnelles à l’horizon 2021, selon les projections du ministre.