-
Plus de 24.000 cas de divorce par consentement mutuel en 2023
-
L'experte Khadija Bendam nommée vice-présidente du Réseau des femmes arabes en sécurité chimique, biologique et nucléaire
-
Débat à Dakhla sur le rôle du Service de santé militaire dans la gestion des situations de crise
-
Chutes de neige attendues samedi et dimanche dans certaines provinces du Royaume
-
Une opération de sélection des ouvrières agricoles pour travailler en Espagne
Aussi d’abord l’auditeur, ensuite plus tard le téléspectateur, n’avait guère le choix que de se poster devant sa TSF ou sa lucarne magique plus pour découvrir les mystères des ondes que de s’informer et…d’apprendre! La découverte et la curiosité passées, la radio et la télévision vont devenir des instruments d’émancipation pour des peuples sous le joug du colonialisme. On ne peut ignorer le rôle prépondérant joué par la BBC de Londres ou encore Sawt Al Arab du Caire qui ont constitué des sources d’informations et de commentaires très suivis galvanisant les peuples qui aspirent à la liberté.
Des années plus tard et avec la libéralisation de l’espace audiovisuel et surtout l’avènement des chaînes satellitaires aux moyens financiers et matériels colossaux, les médias nationaux vont se retrouver démunis, hors course…alors qu’ils pouvaient faire contre mauvaise fortune bonne figure, en jouant la carte de la proximité, donc de l’identité s’ils avaient toutefois pris la peine d’améliorer la qualité du produit proposé et en même temps jouer l’ouverture avec un discours vraisemblable. Le travail de facilité et surtout un discours à sens unique, lénifiant, voire propagandiste allaient sonner le glas et faire perdre toute crédibilité à un organisme désormais englué dans la médiocrité. La médiocratie est devenue l’estampille de la maison ! Les quelques cadres valables sur lesquels la Radio-Télévision marocaine pouvait compter vont vite partir et chercher place au soleil ailleurs, faisant le bonheur des nouveaux médias à la recherche de meilleures compétences.
Les médias nationaux se sont vus non seulement dépouillés de leurs cadres de qualité, mais en même temps des responsables valables parmi eux nombre d’érudits dont la seule présence à la tête de la maison lui a conféré un prestige indéniable. Qui se souvient de Mehdi Mandjra, Kacem Zhiri, Abdelhadi Boutaleb, Ahmed Bensouda, Abdellah Gharnit ou Ouldbah? Ces seuls noms ont donné à la Radio-Télévision marocaine ses lettres de noblesse.
Malgré les temps difficiles et les périodes souvent exceptionnelles qu’a connus le pays, on était fier d’appartenir à la maison et d’apporter malgré tout sa pierre à l’édifice d’un Maroc en devenir.
Le printemps n’aura duré finalement que ce que durent les fleurs de saison qui dépérissent vite. La Radio-Télévision marocaine allait vite sombrer dans l’ornière. On avait fait nommer des dirigeants qui pouvaient se targuer de posséder toutes les qualités sauf d’être aptes à prendre en charge un domaine qui réclame des compétences spécifiques. Il ne suffit pas d’être lauréats de grandes écoles techniques, être ponts et chaussées, topographes ou sortis de l’école de perfectionnement des cadres pour être la personne idoine, pour diriger un organisme qui demande un profil particulier. En plus de la gestion rigoureuse, rationnelle, il faut que le prétendant au poste de responsable d’un organisme audiovisuel dispose d’autres atouts en plus d’être un politique, quelqu’un qui a le sens artistique, un meneur d’hommes, en somme un animateur…Malgré la bonne volonté dont certains peuvent se prévaloir, cela reste insuffisant. La tâche est importante !
A priori le profil pourrait sembler somme toute ordinaire. Or, ce n’est guère le cas, loin s’en faut ! Réunir autant d’atouts, c’est une véritable gageure !
Depuis quelque temps, on parle de plus en plus d’une véritable refonte de l’audiovisuel officiel. Il était temps ! La désaffection des Marocains pour leurs médias est notaire. Les statistiques sont là pour le confirmer. L’initiative serait louable pour sauver de la dérive, voire du naufrage une Maison qui avait connu jadis de belles heures malgré des moyens techniques modestes. Encore faut-il ne pas tomber dans l’erreur et la nonchalance, et surtout faire appel aux vrais professionnels, aux vraies compétences loin du népotisme. Le Maroc a la chance de disposer de bonnes compétences qui, nous l’avons dit, font le bonheur des médias étrangers, et qui ne demandent qu’à retourner au bercail si toutefois ils retrouvent les bonnes conditions de travail et surtout si leurs compétences sont reconnues à leur juste valeur. Sans parler de ceux qui sont sur place et qui sont au placard souvent pour incompatibilité d’humeur ou encore ceux que l’on a envoyés à la retraite alors qu’ils sont toujours rentables puisqu’ils ont accumulé tant de qualités, tant d’atouts durant leur riche parcours professionnel !
Dans le métier de journaliste ou celui des médias en général, il n’y a pas place au phénomène de mode. C’est la compétence qui prime, qui prévaut, laquelle gagne en maturité au fil des ans, des expériences, du vécu !
* (Ancien responsable à la RTM)