Pour le consommateur, c’est … le carburant jusqu’à la lie
-
Sa Majesté le Roi félicite le Serviteur des deux Lieux Saints de l'Islam à l'occasion du 10ème anniversaire de l'allégeance
-
Variabilité et changement climatique en Afrique: Impacts, adaptation et résilience
-
Entre la FNS et le gouvernement, le courant a trop de mal à passer
-
SM le Roi félicite M. Mark Rutte suite à sa nomination au poste de Secrétaire général de l’OTAN
-
Le rapport de Guterres met à mal les séparatistes et leurs commanditaires
Intervenant lundi dernier en séance des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre a précisé que la mise en place d’une telle mesure exige un suivi des évolutions des prix du baril sur les marchés internationaux tout en ajoutant que la fluctuation des prix des carburants à l’international est la cause de ce retard.
Mais que se passe-t-il réellement ? En effet, nombreuses sont les questions que suscite ce retard. D’abord, pourquoi Lahcen Daoudi semble-t-il si confiant d’une mise en œuvre prochaine de cette mesure alors qu’il a reconnu, il y a un mois, son impuissance à faire appliquer le plafonnement des marges aux sept grandes sociétés de distribution de carburants au Maroc ? Il a même déclaré que ce dossier dépasse ses prérogatives en affirmant devant les médias que son ministère ne représentait pas tout l’Exécutif et que la balle est plutôt dans le camp de celui-ci.
Ensuite, qu’en est-il du sort de l’audit concernant ce projet de plafonnement qui était en préparation par le ministère de l’Energie, des Mines et du Développement durable ? Qu’en est-il également de la complexité réglementaire avancée comme frein à un rapide retour au plafonnement ?
Et enfin, pourquoi Daoudi tient-il tant à ce projet alors que le Conseil de la concurrence a considéré dans son avis relatif à la réglementation des prix des carburants liquides, que le plafonnement des prix n’est qu’une mesure conjoncturelle limitée dans le temps par la loi qui reste conditionnée des fluctuations imprévisibles et non maîtrisées des cours mondiaux des hydrocarbures sur lesquels le gouvernement n’a aucune prise ? Driss Guerraoui, président du Conseil, n'est pas plus clair sur ce point. Selon lui, le fait d'agir uniquement sur les marges des distributeurs de gros et de détail ne va pas changer la réalité des prix et corrélativement ne conduira pas à protéger le consommateur et préserver son pouvoir d’achat.
En plus, ledit Conseil a estimé que la mise en œuvre du plafonnement pourra être préjudiciable à certains opérateurs puisque la mesure en question sera appliquée sans prise en compte de la taille des entreprises de distribution des carburants ni de la structure de leurs coûts. Ce qui risque de pénaliser les opérateurs de petites et moyennes tailles qui verront leur vulnérabilité s’accroître. En conséquence, «le plafonnement des prix et des marges donne un mauvais signal au marché et perturbe la visibilité de tous les opérateurs du secteur».
Ceci d’autant plus que cette mesure a déjà montré ses limites lors de son expérimentation entre décembre 2014 et décembre 2015 d’après l’avis rendu suite à la demande formulée par le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance quant à la réglementation des prix des carburants. En effet, il s’est avéré que les opérateurs s’alignent généralement sur les prix maximum fixés sans fournir d’efforts en termes de baisse des prix.
Selon le Conseil, le plafonnement comme d’autres réponses conjoncturelles ne peuvent avoir que des effets limités et circonscrits du fait que le marché est handicapé par plusieurs dysfonctionnements structurels qui s’expliquent par les conditions de la mise en œuvre de la libéralisation totale des prix des carburants entrée en vigueur en décembre 2015.