"Nous avons remporté le pari d'être entrés en compétition avec de grands pays", avait-il dit peu avant l'annonce des résultats. Les autres pays candidats étaient les Etats-Unis -donnés favoris-, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie.
L'annonce a été accueillie par une explosion de joie par des milliers de personnes rassemblées sur la Corniche et les grandes places à Doha: "Qatar, Qatar", a hurlé la foule, hystérique.
"Je ne peux pas exprimer mes sentiments. Je ne crois pas ce qui a été annoncé", dit Mohammad al-Kaldi qui, très ému, n'a pas pu retenir ses larmes.
Ce Qatariote a suivi, avec anxiété, l'annonce des résultats à Zurich, comme des centaines d'autres de ses compatriotes et de résidents au souk Waqif, un centre commercial traditionnel dans la vieille ville, non loin de la Corniche. En suivant sur des écrans géants retransmettant en direct la cérémonie, la foule a semblé être en symbiose avec l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, apparu très ému à Zurich où il a dirigé, en compagnie de son épouse cheikha Mozah bent Nasser al-Masnad, la délégation de son pays.
Des énormes embouteillages se sont aussitôt formés sur la route longeant la Corniche, particulièrement illuminée en début de soirée, où la foule, arborant le drapeau du Qatar mais aussi ceux de plusieurs autres pays arabes, suivait sur un écran géant l'annonce des résultats à Zurich. Des jeunes et des moins jeunes soufflaient dans leurs vuvuzelas, ces trompettes en plastique au son monocorde et assourdissant, devenues incontournables pendant la dernière Coupe du Monde de football en Afrique du Sud. "Le rêve est devenu une réalité", a commenté un présentateur de la chaîne Al-Jazira qui affichait l'écran: "Le Qatar, premier pays arabe et du Moyen-Orient à organiser une coupe du monde de football".
"En organisant une Coupe du monde, le Qatar aura fait honneur à tous les Arabes", lance Achraf Jaber, un Egyptien de 34 ans, vivant à Doha. "S'offrir l'occasion de suivre le Mondial au Qatar, ce serait sans pareil", note pour sa part Robert Khoury, un Libanais de 25 ans.
Pour lui, un Mondial au Qatar "aura des retombées économiques qui génèreront la prospérité pour tous" les habitants de ce pays du Golfe, engagé dans la réalisation d'un ambitieux programme de développement d'un coût total estimé à 100 milliards de dollars.
"Nous sommes tous pour le Qatar", pouvait-on lire sur une banderole aux couleurs du Qatar, brandie par un groupe de jeunes de différentes nationalités.
La désignation du Qatar "est un succès pour toute la région du Golfe, et au-delà pour tous les Arabes", a commenté le président de la Fédération koweïtienne de football, cheikh Talal al-Fahd, depuis Aden, dans le sud du Yémen, où il assistait à un tournoi régional.
"Le Qatar, qui avait réussi auparavant à organiser de grandes manifestations sportives, va réussir avec excellence en accueillant le Mondial 2022", a renchéri son homologue des Emirats arabes unis, Mohamed Khalfane al-Rimithi.