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Drapés et volumes époustouflants, tenues en noir et blanc, dorées et argentées: Daniel Roseberry, le styliste américain de Schiaparelli, a proposé cette saison une interprétation "surréaliste du vestiaire quotidien féminin" devant la rappeuse Cardi B, Anna Wintour ou les actrices Gwendoline Christie et Philippine Leroy-Beaulieu, au Petit Palais.
Chemisier blanc, pantalon, col roulé noir ou doudounes: difficile de deviner dans ces pièces qui peuvent se combiner "spontanément" celles réservées au bureau ou à la vie de tous les jours. C'est comme ça qu'on ose cette saison, après le défilé de cet hiver qui avait suscité la controverse avec ses robes ornées de fausses têtes d'animaux.
De son côté, la créatrice Iris Van Herpen a présenté en extérieur sa collection aux inspirations aquatiques et futuristes, devant la chanteuse Camila Cabello ("Havana") et l'actrice Maisie Williams ("Game of Thrones").
Chez la Néerlandaise, les silhouettes flottent tels des êtres aquatiques, tout en transparence, comme cette robe plissée, d'un bleu profond et irisé qui rappelle les nageoires d'un poisson. Les cheveux sont ramenés en un chignon serré, ornés de coiffes argentées, semblables à des diadèmes tranchants.
Les mannequins sont mi-femmes, mi-sirènes, juchées sur des talons compensés.
Le défilé se termine sur une longue robe noire, décorée de motifs blancs semblables à des plumes de paon.
Plus que jamais star des tapis rouges, la créatrice a habillé Beyoncé pour une partie de sa tournée Renaissance. Une exposition lui sera consacrée à partir de fin novembre à Paris.
Le premier jour de cette semaine, qui met en lumière le sur-mesure et l'artisanat, est également marqué par l'arrivée de deux nouveaux: l'Américain Thom Browne et le Français Charles de Vilmorin.
A 26 ans, Charles de Vilmorin va présenter son premier défilé couture pour sa propre marque après avoir brièvement été directeur artistique pour Rochas. Ses précédentes collections couture, une aux couleurs pop et imprimées psychédéliques et l'autre entièrement noire, avaient été dévoilées dans des vidéos pendant la crise sanitaire.
"Je suis hyper heureux d'avoir vécu tout cela et de faire mon premier défilé", a-t-il confié à l'AFP, dans son appartement-atelier la semaine dernière en train de finaliser la collection.
Le Saoudien Ashi, qui a habillé la reine Rania de Jordanie, Penelope Cruz, Diane Kruger ou Lady Gaga, est le premier représentant du royaume et du Golfe à intégrer la semaine de la haute couture à Paris. Il défilera jeudi.
Sa consécration, après une série de défilés et projets de jeunes créateurs saoudiens en marge de la Fashion Week homme à Paris, s'inscrit en pleine offensive - du foot au cinéma - du royaume critiqué pour des atteintes aux droits humains, destinée à améliorer son image à l'international.
"Je suis super heureux pour lui", a confié à l'AFP le couturier Stéphane Rolland, qui dit l'avoir "découvert" dans une émission télévisée au Moyen-Orient dont il était président du jury.
"C'est un poète artiste", "un rêveur", dit-il. "Il y a un vivier de talents en Arabie Saoudite qui n'a pas pu s'exprimer comme il voulait pendant longtemps".
Stéphane Rolland présentera un défilé dédié à Maria Callas à l'opéra Garnier qui sera filmé par Claude Lelouch pour son prochain film.